C'est peut-être la froideur des chiffres qui fera défaut à Karim Benzema, car le collège des votants ne se résume pas aux romantiques du football. Certains préfèrent les titres collectifs et à ce jeu-là, Benzema n'en renseigne aucun la saison dernière. Le dernier exercice de Zidane en tant que leader de la maison blanche a laissé un arrière-goût frustrant : deuxième en Liga, demi-finaliste en Ligue des champions et éliminé rapidement en Copa del Rey, c'est trop peu. C'est en revanche un point qu'il partage avec Leo Messi, sextuple vainqueur de la boule d'or et candidat automatique au titre suprême depuis 2007, sa saison fut-elle moyenne, bonne ou excellente.
A vrai dire, les vainqueurs des titres majeurs cette saison (Ligue des champions et Euro) l'ont emporté sans qu'une vraie individualité ne s'impose comme "ballondorisable". Ni Chelsea (où l'on aurait volontiers cité N'Golo Kanté s'il n'avait pas eu un Euro difficile dans la foulée) ni Gigi Donnarumma (élu meilleur joueur de l'Euro mais handicapé par son poste et par ses prestations en club) ne pourront véritablement donner le change aux trois stars pressenties. A ce jeu, un seul joueur a brillé dans les deux tournois majeurs : Jorginho. L'Italien de Chelsea, quoiqu'il arrive élu Joueur UEFA de l'année, compte énormément d'arguments en sa faveur. Pour un sacre "à la Luka Modric" ?
La cérémonie pour la remise du Ballon d'Or se déroulera le 29 novembre. Les nommés sont connus depuis vendredi dernier.