"Je remercie Mme Le Pen de ne pas voter pour moi. Je ne veux pas avoir l'assentiment de ceux qui rejettent, qui excluent. Merci, Madame, de ne pas voter pour moi !" a lancé Jean-Claude Juncker, juste avant que les eurodéputés ne votent sur sa nomination à la tête de la Commission européenne.
L'ancien Premier ministre chrétien-démocrate luxembourgeois répondait à une diatribe de l'eurodéputée française d'extrême droite. "Vous contribuerez au malheur des peuples d'Europe, d'ailleurs vous avez été mis à ce poste pour cela!", avait-elle fustigé.
"Vous n'avez en aucune manière été choisi par le peuple français, ni par aucun autre d'ailleurs", a attaqué Marine Le Pen. "Votre pouvoir est immense et illégitime (...), vous représentez l'archétype du déni de démocratie", a poursuivi Marine Le Pen, ajoutant que Jean-Claude Juncker avait longtemps dirigé un "paradis fiscal".
Ce dernier a également été interpellé par Nigel Farage, le chef de file du très europhobe parti britannique Ukip. Nigel Farage a vu dans la désignation de Jean-Claude Juncker un "coup d'Etat, un putsch à l'encontre des Etats nations", et s'est emporté contre le fait que le scrutin avait lieu à bulletins secrets.
Jean-Claude Juncker a répliqué avec humour: "Nigel Farage ne voudrait pas que ses électeurs découvrent qu'il a voté pour moi".
AFP