"Vive la République". Un cri lancé lors de la prestation de serment du roi Baudouin et attribué, à tort, à Julien Lahaut, le président du parti communiste. Une semaine plus tard, le 18 août 1950, il est assassiné devant son domicile à Seraing. Une enquête débute mais elle sera classée sans suite en 1972.
''D'un côté, on était convaincu que les milieux ultraléopoldistes avaient une responsabilité. Et d’un autre côté, on a aussi intégré ce fait parmi d’autres puisqu’en deux ans de temps, il y a eu une série d’attentat contre des dirigeants communistes dans le monde", nous expliquait Louis Van Geyt, président du Parti communiste de Belgique de 1972 à 1995 en 2012.
Alors, qui a fait le coup? Les regards se tournent vers François Goossens, un citoyen de Hal qui se vantait de cet assassinat.
"Tout le monde savait : ‘c'est François, c'est un coup de François !’. Il s’en vantait carrément mais était sûr et certain d’être intouchable", nous a confié un témoin. François Goossens ne sera en effet pas inquiété, malgré sa présence en première ligne, aujourd'hui avérée, dans le groupe qui a perpétré l’assassinat. D'autres noms seront ensuite cités, dont trois membres d'une même famille de Hal : la famille Deville.
De leur côté, des historiens mènent leurs propres recherches sur cet événement sans équivalent dans l’histoire de Belgique. "Mis à part l'assassinat contre le ministre d'Etat André Cools, Julien Lahaut est le seul parlementaire dans l'histoire politique belge depuis 1830 qui a été assassiné. Ce n’est donc pas un incident parmi d’autres, cela reste quelque chose d'exceptionnel", précise Rudi Van Doorslaer, du Centre d'études ‘Guerres et Société contemporaine’ (Ceges).