Julie Morelle rouvre le débat sur l’énergie nucléaire : quelle est la meilleure solution pour la planète ?

Prévue à l’horizon 2025, la sortie du nucléaire en Belgique semble en effet compromise, compte tenu de la crise énergétique et de l’urgence climatique actuelle. Au contraire, les autorités belges ont décidé de prolonger la durée de vie de certains réacteurs et envisagent même d’en construire de nouveaux. Ce qui, d’après certains, serait le meilleur moyen de contenir le réchauffement climatique, dont l’imminence appelle à une réaction immédiate.

Pour autant, tout le monde ne partage pas ce point de vue. Car si l’énergie nucléaire séduit par ses faibles émissions en CO2, les déchets dangereux et polluants rejetés par les centrales suscitent néanmoins quelques craintes, car ils restent actifs pendant plusieurs centaines de milliers d’années. Comment, dès lors, faire en sorte que ces substances radioactives puissent être mises hors d’état de nuire ?

Au cours des dernières décennies, plusieurs solutions ont été envisagées, à commencer par l’immersion dans les océans après la Seconde Guerre Mondiale. Une pratique interdite depuis 1993, suite à la signature de la Convention de Londres sur la prévention de la pollution des mers. À partir de 1969, des centres de stockages en surface ont donc été mis sur pied, mais ceux-ci arrivant peu à peu à saturation, d’autres alternatives commencent à être envisagées. Aujourd’hui, on voit ainsi apparaître des sites d’enfouissement de longue durée, prévus pour accueillir des déchets radioactifs dans des galeries creusées à 500 mètres de profondeur, sous une couche d’argile stable et perméable.

Mais à nouveau, cette solution est loin de faire l’unanimité, plusieurs associations écologistes s’inquiétant que ces déchets contaminent les eaux et les sols environnants.

Nombre d’opposants au nucléaire soulèvent par ailleurs le risque que peut représenter une centrale nucléaire, en cas d’accident. Plus de 35 ans après l’explosion du réacteur de Tchernobyl, la crainte d’un nouveau drame reste en effet bien présente. Et pour cause : outre les nombreux cas de cancers qui ont été recensés suite à la catastrophe, à l'époque des populations entières avaient dû être déplacées pour échapper aux radiations.

Compte tenu des risques sanitaires, écologiques et humains induits par le nucléaire, beaucoup souhaiteraient donc que le gouvernement mise davantage sur les énergies renouvelables afin de réduire nos émissions de gaz à effets de serre, sans pour autant produire de déchets radioactifs dangereux. Mais dans les faits, les éoliennes et les panneaux solaires seraient-ils véritablement en mesure de pourvoir à notre consommation d’électricité actuelle ?

Pour l'instant, la Belgique reste en effet encore très dépendante de l’énergie nucléaire, aussi apparaît-il difficile de fermer les centrales sans solution alternative…

S’agissant du nucléaire, on comprend mieux dès lors, vu la complexité du sujet, pourquoi les discussions des politiques ont tendance à s’éterniser. Néanmoins le compteur tourne, et la neutralité carbone, prévue par le Conseil Européen pour 2050, reste à l’heure actuelle de l’ordre de l’utopie. Le nucléaire permettra-t-il d’atteindre cet objectif dans les délais prévus ?

Afin de vous aider à y voir plus clair, "Regard sur" vous invite à découvrir ce lundi "Le nucléaire : une solution pour la planète ?", un documentaire réalisé par Ghislaine Buffard. La soirée se poursuivra ensuite par un débat animé sur Julie Morelle, qui évoquera avec ses invités différents points de vue sur le sujet. Ainsi, elle recevra sur le plateau :

• Thomas Pardoen, professeur à l’UCLouvain et président du comité scientifique du centre de recherche nucléaire de Mol.
• Adel El Gammal, professeur de géopolitique de l’énergie à l’ULB et secrétaire général de l’EERA.
• Serge Dauby, directeur général du Forum nucléaire belge.
• Jan Vande Putte, expert en énergie pour Greenpeace Belgique.

"Le nucléaire : une solution pour la planète", à voir ce lundi 29 mai à 20h30 sur La Trois et disponible pendant 3 mois sur Auvio.