Rebelote dans la foulée. Lors des 8e et 9e étapes, qui pouvaient potentiellement sonner le glas des ambitions de podium d’Evenepoel, Alaphilippe prouve à nouveau qu’il est prêt à se sacrifier pour son leader.
En descente ? C’est lui qui prend les commandes du peloton, Evenepoel fermement ancré dans sa roue. Dans les cols ? Comme au Pico Jano, c’est lui qui donne le tempo et écume ce qui reste d’un peloton déjà harassé.
De chasseur d’étapes, Julian Alaphilippe s’est donc mué en capitaine de route pour prodiguer de précieux conseils à son jeune coéquipier. Être dans la peau du chassé, Alaf l'a déjà été, notamment au Tour de France 2019 où il avait longtemps porté le maillot jaune, avant de finir 5e du général. S'il y a bien un coureur qui peut conseiller Remco, le calmer, l'inciter à rester dans les roues, à ne pas sauter sur la moindre attaque, c'est bien lui.
Forcément, son abandon change donc pas mal de choses. Premièrement, et c’est évidemment la conséquence la plus directe, Remco Evenepoel n’a plus que 5 coéquipiers, là où la plupart de ses adversaires, sauf Roglic, en ont au moins encore 6.
Puis, il va devoir faire sans son principal lieutenant, son point d’appui. Après l’arrivée mercredi, c’était d’ailleurs un Remco Evenepoel marqué qui s’est présenté à l’interview. Malgré ses vaines tentatives de positiver, on sentait que l’abandon d’Alaf ne le laissait évidemment pas indifférent : "Loulou va nous manquer. Mais il reste encore 5 gars et chacun va se donner à fond. On n’est pas la seule équipe à avoir perdu des coureurs, soit à cause de la maladie ou des chutes. Jumbo est à 5, Ineos a aussi perdu deux coureurs. Il faut essayer de gérer cette situation le mieux possible."
Orpheline de son champion du monde, la Quick-Step va donc devoir s’adapter. Comme elle avait su le faire après le retrait inopiné du précieux Pieter Serry. Reste que l’abandon d’Alaphilippe laisse un trou autrement plus béant dans l’ossature de la formation. Qui pour le combler ? Pour l’instant, la question reste en suspens.