Sans l’avoir vu prendre quoi que ce soit, une vendeuse d’un H&M a accusé Dieumerci Ndongala, footballeur à Genk, d’avoir volé des vêtements et a fait intervenir la police. Comment expliquez-vous ce comportement ?
Alors qu’il faisait des achats dans le magasin H&M de Vilvoorde, Dieumerci Ndongala, joueur de foot à Genk, a été accusé par une vendeuse d’avoir volé des vêtements. Ce qui lui a fait croire qu’il était l’auteur de vol, c’est que des étiquettes arrachées ont été retrouvées dans le magasin. Dans une vidéo, il dénonce ce qu’il a vécu en expliquant que la vendeuse avoue ne pas l’avoir vu faire mais ça ne l’a pas empêché d’appeler la police. La chaîne de magasin s’est excusée mais ajoute que son comportement était bizarre et que donc la consigne est donnée en cas de soupçon de vol d’appeler la police.
Comment expliquez-vous ce comportement ? C'est la question que l'on vous posait ce matin dans "C'est vous qui le dites".
Pour Judith de Landenne, c'est clairement de la discrimination : "J'ai déjà été contrôlée comme ça. Tout simplement parce que je suis sortie du magasin et qu'ils ont eu l'impression que j'avais d'autres trucs sur moi. Je leur ai proposé de me déshabiller devant eux. Je suis vraiment choquée parce que je suis africaine et ce sont des problèmes auxquels nous faisons face tous les jours (...) Dès que nous entrons dans un magasin bas de gamme, je vous assure que nos faits et gestes sont scrutés. Et nous n'avons pas besoin pour autant d'avoir un comportement bizarre. C'est comme s'il était écrit sur le front des Africains que nous sommes d'office des voleurs. C'est le quotidien, même quand on passe à la caisse, on nous regarde comme si on avait volé quelque chose".
Christiane de Saint-Symphorien (Mons) partage l'avis de Judith ce matin et insiste sur le manque de preuve : "La caissière n'a rien vu. Alors elle n'a rien vu et c'est tout ! Il ne faut pas accuser quelqu'un quand on n'a rien vu. C'est un peu un délit de faciès. Nous entendons ça trop souvent. Je me suis déjà retrouvée dans cette situation. La madame du magasin m'a interpellée parce que je sonnais en sortant et je lui ai dit qu'elle pouvait me contrôler. Elle m'a demandé si elle pouvait regarder et, ensuite, elle s'est excusée. Je me suis sentie humiliée quand même. Il faut être logique, ils ont des caméras donc c'est pas la peine de cibler quelqu'un comme ça".