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Droits des femmes

Journée de lutte pour les droits des femmes : tous les alliés ont la possibilité de s’investir dans cette journée de grève, insiste le Collecti.e.f 8 maars

Travailleuses des soins de santé et plus largement du care (un concept anglophone qui renvoie au soin d’autrui), aides ménagères, caissières, vendeuses, mères au foyer (un travail non rémunéré)… Heurtées au plafond de verre et aux préjugés sexistes qui ont encore la peau dure, les femmes exercent majoritairement des métiers précaires et peu valorisés.

Pourtant, "quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête". En ce jour de lutte pour les droits des femmes, le Collecti.e.f 8 maars appelle à la grève.

"C’est vraiment l’idée de montrer qu’actuellement, en Belgique, si toutes les femmes se mettaient en grève, on aurait des secteurs qui seraient complètement à l’arrêt. On aurait des secteurs de l’économie qui seraient à moitié à l’arrêt, à 50%, mais ce qu’on sait, c’est que le secteur des soins, le secteur des services et l’enseignement maternel et primaire sont des secteurs où sont majoritairement représentées les femmes. Ce sont donc vraiment des secteurs qui pourraient être totalement à l’arrêt si 50% de l’économie s’arrêtait", souligne Zoé Masquelier, membre du Collectif. 

Une grève plurielle

Faire grève peut se manifester de plusieurs manières, indique Zoé Masquelier. "Il y a effectivement la grève du travail salarié, on peut se mettre en grève aujourd’hui, le 8 mars, mais on peut aussi s’arrêter de s’occuper des tâches ménagères ou on peut faire grève de l’enseignement."

À l’université aussi, il est possible de se mobiliser et de crier haut et fort sa colère et ses revendications. Des piquets de grève sont en effet prévus à l’ULB et à l’IHECS, notamment, "où les étudiantes arrêteront d’assister aux cours pour montrer la place centrale qu’elles ont".

"On peut aussi faire grève de la consommation pour notamment soutenir toutes les femmes qui aujourd’hui n’auront pas la possibilité de faire grève parce qu’elles ont un emploi trop précaire et qui travaillent majoritairement dans des secteurs qui sont peu valorisés, notamment tout ce qui est le secteur marchand", ajoute Zoé Masquelier au micro de Sophie Brems dans Matin Première.

Depuis 2019, le Collecti.e.f 8 maars coordonne les actions menées en ce jour de grève. Et cette année, alors que le front commun syndical organise une semaine d’actions de protestations dans les services publics, "la FGTB et la CSC ont déposé un préavis qui indemnisera toutes les personnes qui s’arrêteront de travailler pour faire grève ou en soutien, qu’elles soient femmes ou alliées", se réjouit Zoé Masquelier.

Si le 8 mars n’est évidemment pas la journée de la femme, mais bien celle de la lutte pour les droits des femmes, tout l’intérêt est d’inclure les hommes dans ces grèves. "Il y a donc vraiment toute une possibilité pour eux de s’investir dans cette journée. Je pense notamment au Collecti.e.f 8 maars de Bruxelles qui organise une garderie où les hommes sont invités à venir tenir les enfants pour que les femmes puissent participer ce soir à la manifestation", relève la représente de l’organisation.

Et d’ajouter : "Je pense aussi au Collecti.e.f 8 maars de Tournai où les hommes sont invités eux aussi à participer aux activités qui concernent les enfants pour que les femmes puissent participer aux activités et à la marche de ce soir".

Contrats temporaires, temps partiels (pas nécessairement voulus), salaires très bas… Autant de facteurs qui témoignent de la précarité économique dans laquelle bon nombre de femmes se trouvent maintenues. "Ce qui qu’annuellement, à l’échelle globale, les femmes gagnent finalement 23% de salaire en moins que les hommes", ponctue Zoé Masquelier.

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