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Joseph Pagano : "La Belgique n’est pas dans une situation de faillite"

Joseph Pagano : "La Belgique n'est pas en faillite"

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En septembre dernier, le président de la N-VA inquiétait en affirmant que la Belgique était la nouvelle Grèce de l’Europe, un pays en faillite. Une information qui avait rapidement été démentie, bien que la situation financière de la Belgique ne soit pas la meilleure des 27 États membres de l’Union européenne. Sept mois plus tard, qu’en est-il ? Une faillite dans les cinq à dix ans à venir est-elle à craindre ?

Pour le Secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques Thomas Dermine, il ne sert à rien de paniquer la population. La situation est préoccupante, oui, mais pas alarmante. "Il faut pouvoir financer le système dans le temps et pour ça, il y a des corrections à prendre", affirme-t-il. "Nous avons vécu des périodes pendant lesquelles nous étions à 135% de dettes. Pendant la crise sanitaire, nous avons pris un gros paquet de dettes et nous avons eu raison de le faire sinon nous n’aurions pas pu aider la population et les indépendants. La situation aurait été pire aujourd’hui. Il y a trois ans, on nous disait que nous irions vers 120% de dettes et aujourd’hui, nous sommes à 106%. Les fondamentaux de l’économie sont bons. Les taux d’emploi sont bons, chiffres croissance aussi."

Thomas Dermine au sujet des risques de faillite de la Belgique

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Une information que confirme Thierry Bodson, président de la FGTB. "Les indicateurs économiques sont bons en Belgique et sont même relativement bons par rapport aux pays voisins", affirme-t-il. "Quand on voit les rapports présentés par la Banque nationale de Belgique et le Conseil central de l’économie (CCE), on voit que la Belgique est souvent classée en première ou en deuxième position au niveau de l’inflation, des coûts salariaux ou encore de la productivité. Donc avant de tirer la sonnette d’alarme, il faut aussi voir de quelle façon on va faire en sorte de profiter de cette bonne situation économique."

Selon lui, c’est également maintenant que les investissements pour les enjeux climatiques doivent être faits au risque de payer plus cher en 2025.

Thierry Bodson : "La situation économique de la Belgique est plutôt bonne"

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"Nous n’avons jamais payé aussi peu d’intérêts sur la dette"

Mais si la dette de la Belgique aurait pu être bien plus élevée, doit-on s’inquiéter d’une dette de 106% du PIB ? "Une large partie de la hausse de la dette est due aux crises financières, sanitaires et géostratégiques que nous avons connues ainsi qu’à l’inflation", répond Joseph Pagano, professeur de finances publiques à l’UMons. "Il faut être attentifs à plusieurs indicateurs et non à un seul. Selon le chiffre cité par le budget 2023, nous allons vers une dette de 109% du PIB. Mais à côté de ça, nous n’avons à peu près jamais payé aussi peu d’intérêts sur la dette. Dans les années 90, nous payions 16 milliards d’euros par an et cette année, moins de 9 milliards. Curieusement, alors que la dette a fortement augmenté, le coût de la dette a fortement diminué parce que nous bénéficions de taux d’intérêt très bas jusqu’à aujourd’hui, même s’ils ont un peu augmenté. Il faut faire la différence entre le taux moyen de la dette et le taux auquel on emprunte. Nous ne sommes pas en situation de faillite."

"Je suis toujours assez frappé qu’on ait l’impression que ceux qui créent de l’économie se fassent passer pour des bons gestionnaires", déclare à son tour Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au Parlement de Wallonie. "Ce sont de mauvais gestionnaires de fonds publics. Quand on regarde tout l’argent que nous avons donné aux entreprises par le biais de réduction de cotisations sociales, en facilités fiscales. Au cours de ces trois dernières années, ce montant a été multiplié par 10 pour arriver à 15 milliards d’euros. 15 milliards pour des entreprises qui ne fournissent pas d’emploi durable ou de plus-value sociale ou écologique. Il y a un problème ", annonce-t-il. " Le tax-shift mis en place par le gouvernement précédent nous coûte 8 milliards de fonds publics. Ce système existe toujours et définance l’État belge. Au niveau de la Région wallonne, c’est la même chose. Lors des inondations, le Gouvernement wallon a décidé de donner 2 milliards aux assurances alors qu’au cours de ces 8 dernières années, elles ont pu accumuler 8 fois de quoi rencontrer ce coût-là. Il y a des choix politiques qui grèvent de façon très dure les fonds publics. Il y a des choix de gestion qu’il faut contester."

Germain Mugemangango : "La gestion des deniers publics de la Belgique n'est pas toujours optimale"

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