Le 8/9

Joël Dicker : "Je reste dans des intrigues qui sont un peu à l’ancienne"

Joël Dicker, pour "L'Affaire Alaska Sanders"

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Par François Saint-Amand via

Joël Dicker était l’invité du 8/9 pour présenter son nouveau roman L’Affaire Alaska Sanders. Ce 6e livre de l’auteur suisse reste un véritable page turner qui ravira ses fans de la première heure.

Joël Dicker fait son retour avec la suite de La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, le roman qui a fait sa renommée.

En avril 1999, dans le New Hampshire, le corps d’Alaska Sanders est retrouvé au bord d’un lac. L’enquête est rapidement bouclée et classée.

11 ans plus tard, une lettre anonyme vient tout bouleverser. Alors que le sergent Perry Gahalowood est persuadé d’avoir attrapé le véritable coupable, il est envahi par le doute. Et s’il s’était trompé ? Et si la piste qu’il avait suivie à l’époque n’était pas la bonne ?

Le sergent recevra l’aide de son ami écrivain, Marcus Goldman. Attention, des fantômes pourraient ressurgir dont celui de Harry Quebert…

Hommage à sa fidèle collaboratrice

Les fans de Joël Dicker l’auront remarqué, son nouveau roman n’est plus publié aux éditions de Fallois mais dans sa propre maison d’édition, Rosie & Wolfe.

L’auteur suisse adresse d’ailleurs des remerciements à Marie-Claire Ardouin, qui se charge de la fabrication de ses livres depuis plusieurs années. Elle fait le pont entre les deux éditeurs. "J’ai créé cette maison parce que mon mentor, qui était mon éditeur jusqu’en 2018 est décédé cette année-là, Bernard de Fallois (NDLR : mis à l’honneur dans le précédent roman, L’énigme de la chambre 622). Il avait 92 ans, c’était donc un vieux monsieur. À son décès, il a demandé que sa maison d’édition ferme. Je me retrouvais donc sans éditeur. J’avais tellement été touché par tout ce qu’il avait fait pour moi que le seul et vrai moyen de lui rendre hommage et de ne pas le trahir était de ne pas aller chez un autre éditeur et de monter un projet un peu comme lui avait fait : une petite maison avec une de ses collaboratrices" explique-t-il.

Une enquête toujours aussi intrigante

Joël Dicker offre une nouvelle enquête éclatante mais toujours aussi tortueuse avec L’Affaire Alaska Sanders.

Le romancier travaille sans aucun plan alors que l’histoire comporte pourtant plusieurs flashbacks. Pour un maximum de suspense et de surprise, il se met donc dans la peau du lecteur pour découvrir lui-même l’intrigue. "Cela me permet de créer des pistes que je n’envisagerais pas si j’avais un plan avant début, un milieu, une fin. Cela ne signifie pas que le livre que vous lisez a été retravaillé, repris, coupé, amélioré, ce n’est pas un seul jet. Cela signifie que souvent quand j’écris je me perds, je reviens en arrière en me disant : 'Ce n’est pas une piste. Je ne comprends pas, cela ne va pas'. Je reviens en arrière, et j’écris à peu près le double : il y a plus de 1000 pages pour en faire presque 600. Je n’ai pas le choix : vous devez couper pour parfois recommencer de zéro" révèle-t-il.

Avec cette méthode, l’écrivain de 36 ans présente malgré tout une histoire cohérente. "Il me semble que tout l’esprit du livre est d’être dans une enquête qui est complexe en apparence, car on va dans les méandres, dans l’esprit des gens, en arrière dans tout ce qui a pu se passer avant. En même temps cela reste, c’est le but j’espère, très clair : le lecteur sait que même quand il est perdu, cela fait partie du processus et que ce moment de flou est récompensé assez vite avec une réponse".

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Le crime parfait revisité

Le romancier pousse même encore plus loin sa capacité à dérouter le lecteur. Il aborde cette fois le thème du 'crime parfait' en y apportant certaines adaptations.

"Un meurtre parfait en général est un meurtre où il n’y a pas de preuves. Il n’y a rien. Les flics enquêtent, il y a un corps mais pas de mobile, pas d’indices, pas d’empreintes. C’est ce que je voulais faire au début car je trouve l’idée chouette mais quand vous écrivez un livre et qu’il n’y a rien, il n’y a pas de livre. Les flics tournent en rond, c’est la fin de l’histoire. Il faut donc que je réinvente le meurtre parfait et que j’en donne une autre idée, qui, sans en dire trop, a mené à la conclusion d’une enquête mais qui n’est pas exactement ce que l’on pensait" souligne-t-il.

Le polar à l’ancienne

Le style Joël Dicker, c’est un polar avec une abondance de détails, de retournements de situations, de cliffhangers, mais surtout, un côté un peu old school totalement assumé.

Je reste dans des intrigues qui sont un peu à l’ancienne car il y a très peu l’utilisation de toutes les technologies que la police a aujourd’hui parce qu’elles ne me parlent pas. Elles ne sont pas très romanesques.

Il précise : "Quand vous avez quelqu’un qui s’introduit dans une pièce, force une porte, qui fait des photocopies d’un document physique qu’il trouve et remet le cœur battant car quelqu’un arrive et qu’il se cache, il y a une vraie scène. Si vous le faites parce qu’informatiquement vous hackez le système par wifi et que cela marche, c’est un peu aride, il manque quelque chose".

La recette ne change donc pas avec L’Affaire Alaska Sanders, et le public, qui s’est déjà rué sur le livre, ne devrait donc pas être déçu !

Du lundi au vendredi, retrouvez l’invité du jour dans Le 8/9 à suivre sur VivaCité et en télé sur La Une. Pour connaître le programme de la semaine, c’est par ici.

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