Tu te rappelles Jim ? C’était ton grand projet. Un album de poésie. Un album sans les Doors. Tu avais eu l’accord de principe des disques Elektra pour publier un disque d’enregistrement de tes propres poèmes. Tu en avais enregistré quelques-uns au mois de décembre 1969 en guise de test.
Et puis, pour fêter ton 27ème anniversaire, tu avais enregistré une heure de poésie. Avant de t’écrouler mort saoul au pied du micro. C’est l’ingénieur du son John Haeny qui avait gardé les bandes. Puis, tu es mort. Et le projet a été oublié.
Mais pas par tout le monde. Quelques années après ta mort, ton guitariste des Doors, Robby Krieger s’en rappelle. La carrière des Doors depuis ta mort n’a pas été florissante, Jim. Nouveaux groupes, albums solos, rien n’a vraiment marché. Et ils veulent se reconnecter à votre glorieux passé. Réinterpréter de la musique sur tes mots. Et tu leur as laissé des mots justement. Sur ces bandes de poésie. Les trois Doors se rendent chez John Haeny et ils écoutent ta voix. Ce qu’ils entendent est fabuleux. Ils décident d’entrer en studio et d’enregistrer de nouveaux morceaux sur tes textes. Comme si tu étais encore avec eux. Mais ils ne veulent pas construire un album classique, non. Ils veulent respecter ta volonté et publier un album de poésie. Un album de poésie de Jim Morrison avec la musique des Doors. Ce sera " An American Prayer " qui sortira en 1978.
Les trois Doors survivants et John Haeny sélectionnent tes textes, les placent dans un certain ordre pour tenter de raconter une histoire, ton histoire. De l’enfance à ton statut de rock star.
Ils déterrent quelques archives en concert, composent de nouvelles musiques, les mélangent parfois à d’anciens morceaux et, surtout, ils laissent la place principale à tes mots, à tes poèmes.