Ces dernières années, les conflits de génération semblent se renforcer. D’où la question : comment rétablir le dialogue avec les plus jeunes générations, quand on n’est pas d’accord avec eux ? On en parle avec Nicolas Evrard, journalise pour le "Plus Magazine" et chroniqueur seniors pour "La Grande Forme".
C'est un phénomène qui existe depuis quelques années. On pourrait le résumer en deux mots : "Ok boomer". Certes, c’est déjà un peu passé de mode, mais en 2020, c’était la formule lapidaire que les adolescents - et les jeunes adultes - balançaient à leurs aînés. Principalement, quand ils étaient en désaccord sur des sujets assez clivants, comme le climat, le politiquement correct ou le sexisme. En gros, c’est une façon de dire aux plus de 50 ans : "Cause toujours, mon vieux, je ne t’écoute plus. Ton avis ne m’intéresse pas, t’es un enfant du baby boom, né durant les 30 glorieuses. T’es rétrograde, et tout ce qui ne va pas aujourd’hui, c’est de toute façon de ta faute."
Un conflit générationnel pas si neuf que ça
Les conflits de générations, ça a toujours existé. D’ailleurs, dans ceux qui nous écoutent, il y a sûrement des sexagénaires aujourd’hui bien rangés qui étaient des anarchistes punks dans les années 80. Ces conflits de génération, c’est normal ! C’est normal de se rebeller contre les aînés quand on est jeune, c’est une façon de s’affirmer.
Ceci dit, pour en avoir parlé avec des psys spécialistes des 15-25 ans, on remarque que la fracture entre générations, elle semble se renforcer. L’exemple parlant, c’est Greta Thunberg, qui n’hésite pas à appuyer là où ça fait mal chez les plus âgés. Je ne dis pas que son combat n’est pas juste, mais elle y va un peu fort quand elle accuse les aînés de tous les maux. C’est réducteur, et en même temps, y a un peu de vérité : les générations semblent de plus en plus vivre dans des mondes différents, cloisonnés, avec de préoccupations qui ne sont plus les mêmes.