Le porte-parole du PTB, et député fédéral, Raoul Hedebouw s’apprête à siéger sur les bancs de l’opposition au parlement face au gouvernement de la coalition "Vivaldi", dont les co-formateurs viennent d'être nommés par le Roi.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il regarde la future Vivaldi avec beaucoup de méfiance après 15 mois de crise. "On voudrait se réjouir, mais la question c’est de voir quelle politique ils vont appliquer". Raoul Hedebouw dit ne pas avoir beaucoup de confiance dans l’accord que les sept partis qui négocient vont pouvoir boucler. "Nous, ce que l’on veut c’est un accord qui soit bon pour les gens. Et de ce que je lis je ne suis pas sûr que cela va apporter beaucoup du bien aux gens. On avait parlé d’une taxation sur les fortunes, ce n’est pas dedans, on n’avait parlé de revenir à la pension à 65 ans, ce n’est pas dedans". "On nous avait dit qu’avec la crise du Covid il y aurait un avant et un après. Et que voit-on ? On reste dans l’économie libérale".
Le porte-parole du PTB voit dans cette reprise des négociations le signe que c’est la peur des élections qui a poussé ces partis traditionnels à se remettre à la table, "mais plutôt que de se remettre en cause, après le signal fort qui avait été donné le 26 mai, il y a un an et demi, et bien non, on continue le popom popom, dans la continuité finalement de la Suédoise de Charles Michel".
La question de la pension minimum
"La Vivaldi officialise les réformes du gouvernement Michel", affirme Raoul Hedebouw qui rappelle que le retour à la pension à 65 ans (le gouvernement Michel l’a porté à 67 ans) était une promesse de la campagne électorale chez Ecolo et au parti socialiste. "Une promesse mise à la poubelle".
Raoul Hedebouw affirme que le PTB se veut constructif mais n’est pas naïf. Le PTB soutiendra-t-il une pension minimum à 1500 euros par mois ? "Il faudra voir ce qu’il y a dit-il derrière les effets d’annonce. Pour l’instant on ne sait toujours pas, souligne-t-il, s’il s’agit d’un montant net ou brut. Il y a quand même une différence de 150 euros par mois, ce n’est pas rien. Et puis, dans la note, on ne dit pas si ce sera pour aujourd’hui ou pour dans 5 ans". Et il rappelle la pétition lancée par son parti pour une pension minimum à 1500 euros net, et qui a reçu le soutien de 180 mille personnes. "Nous étions alors les seuls avec les syndicats à défendre cette proposition. Cinq ans plus tard, c’est l’objet d’une discussion sur la table des négociations".
Et quand on lui parle du fossé qui se creuse entre les représentants politiques et les citoyens, le député fédéral répond qu’il faut sortir de sa bulle, être sur le terrain, sortir des sentiers battus et apporter des solutions concrètes. C’est ce que fait le PTB, affirme Raoul Hedebouw.