Autre question abordée, celle de l’abattage rituel. Au parlement bruxellois, DéFI est à l’origine d’une proposition d’ordonnance visant à interdire l’abattage rituel sans étourdissement. La proposition a divisé la majorité bruxelloise. En commission, il n’y a pas eu de majorité alternative pour adopter le texte. C’est en séance plénière, ce vendredi, qu’un vote est attendu, avec une issue incertaine.
François De Smet rappelle la position de son parti. "Est-il encore normal, en 2022, de continuer à administrer une souffrance dont tous les scientifiques nous disent qu’elle est insupportable et dont tous les juristes […] nous disent que l’empêcher n’est pas une ingérence trop forte vis-à-vis de la liberté de culte ?"
Le président de DéFI explique son parti a mis sur la table une proposition, qui prévoit, comme c’est déjà le cas en Wallonie, "l’étourdissement réversible […] par électronarcose", une technique où "théoriquement, si vous ne faites rien, la bête se réveille" et "compatible avec le rite religieux.
On l’a dit, la question de l’interdiction de l’abattage rituel sans étourdissement a divisé les partis politiques bruxellois, alors que certains de ces partis se sont montrés favorables à cette interdiction en Région Wallonne. "Pourquoi certains partis n’ont pas la même position en Wallonie et à Bruxelles ? Il y a évidemment une pression communautaire", estime François De Smet. "C’est aussi parce qu’on ne dit pas la vérité aux gens. C’est facile d’obtenir 100.000 signatures contre le projet que nous avons déposé quand on leur dit qu’on va interdire de manger Halal ou casher ou qu’on va interdire l’abattage rituel", explique le président de DéFI. "Or, rien de tout cela n’est vrai", ajoute-t-il.
Vendredi, au Parlement bruxellois, le vote sur la proposition d’ordonnance déposée par DéFi sera incertain. Au sein de DéFi, l’ancien président Olivier Maingain s’est montré inquiet ce jeudi, ne souhaitant pas que les voix du Vlaams Belang et de la N-VA permettent de dégager une majorité alternative et de faire passer le texte. Face à cette crainte, le président de DéFI, François Desmet répond. "Est-ce qu’exiger qu’un animal soit conscient au moment où on lui tranche la gorge pour des raisons religieuses, c’est une position progressiste et est-ce une proposition de gauche ?", demande François De Smet. "Et à l’inverse, est-ce qu’exiger qu’un étourdissement obligatoire soit fait avant tout abattage, c’est une position d’extrême droite ?", ajoute-t-il. Et d’espérer, lors du vote vendredi, "un sursaut des partis démocratiques", car "c’est l’absence de voix des autres partis qui fait en sorte que ça peut se jouer à du 50-50".
Vendredi, la plupart des députés bruxellois voteront sans avoir reçu de consignes de vote, mais François De Smet s’attend à ce que sa proposition passe à la trappe.