On le voit, la Région wallonne tente de maîtriser ses dépenses. Doit-elle chercher de nouvelles recettes, sous forme de taxes, par exemple ?
"Non, je pense qu’on a assez de place disponible dans les dépenses publiques. On doit d’abord regarder à ça", répond le ministre Dolimont. "Pas de nouvelles taxes", ajoute-t-il. "Vous vous rendez compte de la pression fiscale qui existe déjà aujourd’hui et vous souhaitez que pour équilibrer le budget wallon, on puisse lever de nouvelles taxes, non !", poursuit le ministre du Budget.
Pour ce dernier, même si un déficit budgétaire est prévu pour 2023, même si à l’horizon 2030, la dette wallonne sera, selon les estimations, de 50 milliards d’euros, la trajectoire budgétaire fixée est respectée. Le ratio dette/recettes est même meilleur que ce que les experts avaient recommandé. Quant à la dette, "on a un stock de dette de 94% en taux fixe", rassure le ministre. Reste, dit-il, à "analyser et remettre en question chaque dépense et voir si elle répond à l’objectif de base".
En face, du côté du PTB, on regrette les choix faits "par les partis traditionnels", lors de la dernière réforme de l’État. "On est face à des compétences qui ont été transmises à la Région wallonne, comme les allocations familiales, sans les moyens nécessaires pour assurer le suivi de ces compétences", explique Germain Mugemangango. Il épingle aussi, au passage, la concurrence fiscale entre régions, par exemple avec des taxes automobiles différentes.
Quant aux économies à faire, le député PTB s’en prend aux privilèges des parlementaires et des ministres, un point qui n’a pas encore été tranché au Parlement wallon, après l’affaire du greffier. Il s’en prend aussi aux aides économiques.
"L’Iweps, l’Institut wallon des statistiques dit qu’au bout de vingt ans, on ne sait pas démontrer qu’il y a une plus-value en termes d''emploi avec cette politique économique là", déclare Germain Mugemangango.
"Sur les vingt dernières années, il faut une évaluation des politiques menées et force est de constater que ça n’a pas vraiment marché au vu des statistiques qui ont été données", répond le ministre Dolimont. "Il faut avoir cette culture de l’évaluation. Tant qu’on ne l’aura pas en Wallonie, on n’avancera pas", ajoute le ministre du Budget.
Pour se redresser, la Wallonie doit miser "sur notre matière première, la matière grise. Il faut travailler et se démarquer par rapport à ça au niveau international. Il y a des entreprises qui y arrivent", conclut Adrien Dolimont.
"On a des travailleurs et travailleuses en Wallonie d’une très grande compétence", répond pour le PTB, Germain Mugemangango. "Il faut leur donner la possibilité de s’exprimer sur le plan économique, social et écologique en investissant dans des emplois durables, contrôlés par la collectivité et qui sont publics", conclut-il.