Relayée par la réalisatrice Amandine Gray, cette internaute dit souhaiter "contrer la puanteur raciste ambiante". " Tout ça me touche personnellement", explique-t-elle. " J’ai pu lire des témoignages de personnes asiatiquetées qui par exemple se font insulter et virer du RER par d’autres passagers, ou de personnes qui se prennent des remarques du type ‘t’as pas mis ton masque’, une autre qui se fait montrer du doigt par un père de famille qui dit à son enfant, ‘fais attention au virus chinois’… J’ai pu lire d’autres commentaires décomplexés comme : ‘ça ne m’étonne pas que ce virus vienne de Chine, il n’y a tellement pas d’hygiène là-bas…' ". Et de poursuivre : "J’en viens même à me demander comment les gens pourraient réagir dans les espaces publics si jamais je toussais".
C'est "tout un faisceau d'images stéréotypées de l'inconscient collectif qui s'exprime", observe Mai Lam Nguyen-Conan, spécialiste des questions interculturelles et intervenante en entreprise interrogée par Le Monde. "Le virus exacerbe la peur d'être envahi par la Chine."
Au Canada, où trois cas de contamination ont été recensés, le maire de Toronto, John Tory, a regretté la "stigmatisation" des Canadiens d'origine chinoise et les fausses informations qui circulent.
En début de semaine, à Padang, dans la province indonésienne de Sumatra occidental, des touristes chinois ont été accueillis par des habitants brandissant une banderole pour les prévenir qu'ils n'étaient pas les bienvenus.
En Birmanie, les autorités ont effectué des tests de dépistage inopinés sur des travailleurs chinois dans la région de Sagaing (nord-ouest) après avoir été accusés par une élue régionale de propager la maladie. Aung May Yee, élue en question, a déclaré qu'il était de son "devoir national" d'informer les autorités de l'arrivée de cinq voitures d'ouvriers chinois sur le site d'un projet minier.