Hainaut

Jemappes : ouverture d’une classe pour élèves qui ne parlent pas le français

Madame Eden

© DENV- RTBF

Par D. Vanderbrugge, F. Dussart

Ils sont près de 4000 dans les écoles francophones, en primaire et en secondaire : des élèves qui ne parlent pas un mot de français. Des élèves qui viennent de Syrie, d’Espagne, du Burundi, de Thaïlande. Leur point commun : ils fréquentent ce qu’on appelle une classe "daspa" (pour Dispositif d'Accueil et de Scolarisation des élèves Primo-Arrivants), un enseignement spécialement conçu pour leur apprendre la langue et les codes de la société belge.
Ainsi, une classe daspa vient d’ouvrir à Jemappes, à l’institut St Ferdinand. C’est la classe de Mme Eden. Leçon du jour : apprendre à dire bonjour, d’abord chacun dans sa langue. Ensuite c’est le loup qui dit bonjour dans sa langue à lui : "Houuuuuuuu". Le loup non plus ne parle pas français mais il va, lui aussi, apprendre. On s’exerce ensuite à exprimer où on habite, les couleurs, les drapeaux,… "J’entame ma quatrième année à St Ferdinand, nous confie Madame Eden. J’ai quand même pas mal d’expérience avec les enfants primo-arrivants, mais je vais suivre des formations pour apprendre encore, pouvoir s’approprier les choses, et évoluer pour que les enfants puissent eux aussi évoluer au niveau des apprentissages. Ça m’apprend beaucoup aussi, et j’aime leur montrer que moi aussi j’aime apprendre des choses". Madame Eden mise aussi sur le bien-être des élèves en classe. "Parce que si on se sent bien, on a plus facile pour travailler et apprendre".

Les élèves sont donc pris en charge par petits groupes. Il faut huit élèves pour ouvrir une classe DASPA. Marc Duquesne, l’un des directeurs du fondamental précise que c’est assez rare. "Dans la région, à ma connaissance, il y a une ou deux classes daspa au niveau fondamental pour accueillir ces personnes qui ont un vécu humain parfois difficile".

"L’école tient à associer les parents", explique Marc Duquesne, l’un des directeurs du fondamental
"L’école tient à associer les parents", explique Marc Duquesne, l’un des directeurs du fondamental © DENV – RTBF

Une chance pour ces élèves mais aussi pour leurs parents, que l’école tient à associer au projet d’intégration. "Nous avons contacté l’asbl "lire et écrire" de Mons et à partir du mois de novembre ils vont installer dans nos murs une classe d’alphabétisation qui sera ouverte à tous, étrangers ou non. C’est une grande première", se réjouit Marc Duquesne. Le projet éducatif s’articule aussi autour de l’intégration de ces élèves au sein de l’école. C’est Benoît Debay, l’éducateur, qui y veille personnellement. "Je suis présent lors de toutes les récréations, lors des entrées, des sorties d’école et surtout je suis cette figure que les parents, les enfants voient tous les jours et je veille aussi à ce que ces enfants partagent des moments avec les enfants de leur âge lors des récréations". L’école est par ailleurs attentive à ce que les élèves appliquent leurs apprentissages en dehors du cadre scolaire, en les emmenant par exemple faire des courses, choisir les fruits et légumes, etc. Dès qu’ils maîtrisent suffisamment le français, les élèves "daspa" réintègrent leur classe traditionnelle avec les copains de leur âge. Il y a 150 classes DASPA en Wallonie et à Bruxelles.

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