Economie

Jean Muls, l’ancien numéro 2 de bpost assigne l’entreprise et son ancien patron en justice

Bpost : l'ancien numéro 2 assigne l'entreprise et son ancien patron en justice (Vivacité 19/09/2023)

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Par Simon Bourgeois et Guillaume Woelfle
Jean Muls assigne Bpost en justice.
Jean Muls assigne Bpost en justice. © Belga

L’ancien numéro 2 de bpost contre-attaque. Licencié en octobre 2022, Jean Muls assigne bpost et son ancien patron, Dirk Tirez, en justice pour contester son licenciement a appris la RTBF. Pour Jean Muls, le groupe bpost l’a démis de ses fonctions pour le réduire au silence, dans le cadre de la fraude sur les contrats de presse. Une fraude que Jean Muls avait découverte et qu’il souhaitait dénoncer, indique-t-il aujourd’hui.

Pour rappel, la fraude présumée consiste en un arrangement entre bpost et un concurrent pour se partager à l’amiable la concession de la distribution de ces journaux. Ce marché valorisé à 170 millions d’euros représente 3000 emplois pour bpost.

"La chronologie des faits et des événements dans ce dossier permettent de conclure que bpost a mis fin au contrat de M. Muls à titre de représailles car M. Muls avait soulevé en interne, en tant que lanceur d’alerte, la question de la collusion dans le dossier relatif à l’attribution de la distribution des journaux et il avait manifesté sa volonté d’enquêter plus en avant ce dossier. De ce fait, il existe donc un abus du droit de licenciement", indique l’assignation en justice.

Jean Muls a dirigé la branche belge de bpost, et était ainsi de facto le numéro 2 du groupe, de janvier à octobre 2022. D’après Jean Muls, la fraude était connue de plusieurs employés de bpost, dont Dirk Tirez le numéro 1 du groupe et ce bien avant la nomination de Jean Muls à ce poste de directeur de la branche belge. L’avocat de Jean Muls, Herman Craeninckx, en est persuadé, "ils l’ont aussi délibérément tenu à l’écart de l’affaire. Jusqu’à ce qu’il en découvre trop, qu’il pose des questions et qu’il lance l’alerte, ce qui lui a valu un licenciement abusif."

Depuis lors, cette affaire de fraude a aussi couté son poste à Dirk Tirez, qui a été lui-même licencié pour cette même affaire quelques semaines plus tard.

Le licenciement Jean Muls, officiellement "pour divergence de vues", est donc aujourd’hui contesté devant la justice. "Je regrette sincèrement la façon dont les choses se sont passées chez bpost", explique aujourd’hui Jean Muls qui pointe là le silence alors que selon lui, tout le monde était au courant.

"J’attends de Dirk Tirez des réponses, pas de l’argent, je demande un euro symbolique. Pourquoi ne m’a-t-il pas informé à l’avance (de l’existence de la fraude, NdlR) ? Pourquoi a-t-il nié ensuite l’existence de la fraude ? Il a commis une grave erreur personnelle en me recrutant et en me confiant la responsabilité du contrat des journaux sans m’informer de la fraude dont, déjà à l’époque, il était parfaitement au courant, comme il apparaît clairement aujourd’hui ".

A l’encontre de bpost, Jean Muls réclame 17 semaines de salaire non payé, une prime de rendement non payée et une indemnité pour licenciement abusif et déraisonnable en tant que lanceur d’alerte. Selon l’avocat de Jean Muls, celui-ci aurait droit, en tant que lanceur d’alerte ayant fait l’objet d’un licenciement abusif, à environ 200.000 euros.

Ce montant "sera utilisé, après déduction des frais de justice, pour soutenir les organisations qui protègent les lanceurs d’alerte", afin d'"encourager la nouvelle génération de dirigeants à défendre la justice".

Contactée par la RTBF, l’entreprise bpost dit "prendre note de la démarche de Jean Muls". "Nous défendrons notre décision et nous sommes confiants quant au jugement du tribunal", a ajouté l’entreprise.

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