Jean Marc Nollet, coprésident d’Ecolo était l’invité du Grand Oral RTBF/Le Soir ce samedi 20 juin 2020 à 9h10 sur La Première et ce dimanche 21 juin à 23h15 sur La Trois. Il aborde les défis politiques qui découlent de la crise sanitaire, mais aussi l’évolution des discussions au fédéral et le devoir de la Belgique face à son passé colonial.

C’est un fascicule qui ressemble à s’y méprendre à un programme électoral, à l’heure où la classe politique se bat pour tourner la page du Coronavirus. Les Ecologistes ne veulent pas que la crise sanitaire soit une parenthèse, ni qu’elle signe un retour en arrière. Ils espèrent qu’elle sera un tournant vers "une santé environnementale, et vers une économie solidaire et écologique".

Jean-Marc Nollet s’explique. "La parenthèse est la piste qui nous guette le plus. On entend souvent qu’on va refermer cette période-ci pour repartir comme avant. Nous disons "non !" Il faut tirer les leçons, et les bonnes leçons, de ce qu’il s’est passé et notamment du rôle de l’Etat qui, à la fois, a été appelé à la rescousse et heureusement était présent et a su remettre en cause certaines choses, notamment sur le déficit budgétaire, pour soutenir une série de secteurs. Mais il a aussi été défaillant, comme avec les masques…"

Les propositions sont donc toutes prêtes chez les Ecolos avec ce que le coprésident du parti présente comme des réorientations nécessaires. "Il faut un plancher social qui soit solide, un plafond environnemental pour tenir compte des contraintes, et entre les deux, il faut développer une sorte de Green Deal économique et renforcer la démocratie. C’est autour de cela que nous avons 65 propositions que nous présenterons au trio de négociateurs."

Un nouveau possible pour la politique belge

Dans quelle mesure un gouvernement minoritaire pourrait-il tenir la route ? Et comment se positionnent les Ecologistes ? Jean-Marc Nollet reste prudent. "Moi je n’ai pas lu le rapport du duo socialiste qui a précédé le trio actuel, mais j’ai entendu ce qu’il en était de l’essentiel, c’est-à-dire de rassembler les familles traditionnelles. Je dirais d’abord que ça a le mérite d’exister et ça a l’intérêt d’ouvrir le champ des possibles en imaginant des minorités et en envisageant de ne pas aller chercher de majorité en Flandre. Ça, c’est le volet intéressant. Mais il y a un gros défaut : ce projet traditionnel allie six partis qui ont perdu les élections. Quitte à faire des minoritaires, on n’est pas obligé de se limiter à une alliance des trois partis traditionnels, il y a d’autres formules qui existent et qui incluent les écologistes."


►►► Lire aussi : Jean-Marc Nollet : "Ce n’est pas notre volonté mais nous sommes prêts en cas de nouvelles élections"


La question se pose alors : est-ce que le parti Ecolo serait prêt à soutenir, de l’extérieur, un gouvernement minoritaire ? Jean-Marc Nollet réagit au quart de tour. "Il est évident que les Ecologistes, Ecolo et Groen, ne vont jamais aller chercher à mener des projets avec le Vlaams Belang ! Mais en ce qui concerne le vote de confiance, ce n’est pas le vote du Belang qui va déterminer le vote des Ecologistes. Nous voterons contre parce que c’est le choix du parti."

Le Roi face au passé colonial

Joachim Coens abordait la question coloniale sur le plateau de la VRT il y a quelques jours, et considère que le roi Philippe doit s’exprimer sur les problématiques de l’histoire du pays. Pour le coprésident d’Ecolo, ce serait évidemment un premier pas, mais il ne faudrait pas s’arrêter là. "Je pense effectivement que le Roi est l’une des personnes qui doivent s’exprimer à un moment, mais je n’ai pas envie que ces excuses arrivent en catimini ou par obligation avant de passer à autre chose ? Ça doit être le fruit ou en tout cas l’aboutissement partiel d’un travail d’introspection collective en Belgique."

 

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