Née en 1977, la Radio Télévision Belge de la Communauté française (RTBF), héritière de l’INR puis de la RTB, a construit son développement autour de la radio puis de la télévision, deux médias aujourd’hui complétés par une offre web complète. Entreprise de service public avec un riche passé, la RTBF développe des activités de plus en plus diversifiées et marque sa différence en visant d’abord l’enrichissement durable, culturel et citoyen de sa communauté et de ses membres.
1913 : Installation d’une station radio expérimentale dans une annexe du Palais Royal de Laeken
En matière de radiodiffusion, la Belgique fait figure de pionnière : elle est le premier pays à disposer d’une véritable station de radiophonie. Nous devons beaucoup la diffusion des premiers concerts radiophoniques d’Europe à nos souverains, et en particulier à la Reine Elisabeth qui, s’intéressant de près aux avancées techniques de la TSF, fait installer une station radiophonique dans une annexe du Palais royal de Laeken. En 1913, la station de Laeken est aussi le siège d’une école pratique de T.S.F., d’un bureau d’études, de laboratoires de recherche et de construction d’appareils. Elle permet les contacts avec le Congo et l’Amérique… Pourtant, le 19 août 1914, ces installations en plein essor sautent à la dynamite, sur ordre du Roi Albert : il faut faire face à l’invasion allemande !
1923 : La Société belge de radiodiffusion fonde la première station de radio du pays, Radio Belgique
Il faut attendre l’après-guerre et 1923 pour que l’Etat belge autorise la fondation par la Société belge de radiodiffusion de la première station de radio officielle. Baptisée Radio-Bruxelles, elle s’installe au 34 rue de Stassart et est financée par des capitaux privés. Un an plus tard, Radio-Bruxelles devient Radio Belgique et s’oblige d’elle-même à une attitude de neutralité et de courtoisie. Elle tire ses ressources de la publicité ainsi que d’une majoration du prix de chaque support de lampe fabriqué par la SBR.
1926 : Théo Fleischman lance le premier journal parlé
Radio Belgique accueille le 24 mars 1924, un journaliste de 31 ans : Théo Fleischman. Il n’aura de cesse de créer un véritable journal radiophonique. Inauguré le 1er novembre 1926, sa formule est inédite : " Toutes les nouvelles du monde et de la journée en trente minutes ". Théo Fleischman en résume ainsi les caractéristiques : " les nouvelles sont, par principe, rédigées très laconiquement, en un style clair, direct et propice à la lecture à haute voix. Le contrôle rigoureux de leur origine, l’interdiction d’émettre des textes qui ne sont pas rédigés préalablement, l’obligation de conserver soigneusement les justificatifs de chaque émission, permettent à ce nouveau journal d’atteindre un certain degré de perfection ". D’autres règles s’ajoutent par la suite, visant notamment le ton neutre conseillé, sinon exigé, pour la lecture des nouvelles au micro. Cette nouvelle formule jouit rapidement d’une réputation internationale, au point que des étrangers viennent étudier le mécanisme du journal parlé de Radio-Belgique.
1930 : L’Etat crée l’INR. C’est le début du service public de radiodiffusion
En 1930, la rareté des ondes nécessite une mise en ordre par l’état. Naît ainsi l’Institut National de Radiodiffusion (INR) et avec lui, le principe d’un monopole d’exploitation assuré par un service public centralisé. Etablissement public autonome, l’Institut national de radiodiffusion est administré par un conseil de gestion composé de neuf membres qui représentent toutes les tendances idéologiques, culturelles et politiques du pays. Le conseil de gestion est présidé par le ministre des PTT qui bénéficie d’un droit de veto sur " toutes mesures décidées par le Conseil de Gestion qu’il juge contraire aux lois ou à l’intérêt public ". Afin d’assurer son fonctionnement, l’INR bénéficie d’une subvention allouée par l’Etat. Cette subvention est constituée pour 90% du produit des redevances annuelles. La publicité commerciale est interdite. L’INR-NIR ne dispose cependant pas seul du monopole des émissions. L’Etat instaure des Organismes de Radiodiffusion (OR). Ils peuvent revendiquer un temps d’antennes sur les ondes nationales. Les plus importantes seront la RCB (Radio Catholique Belge), la Solidra (Société Libérale de radiodiffusion) ou encore la RESEF (Radio socialiste belge d’expression française). A l’époque les radios locales privées sont, sous certaines conditions, tolérées à émettre.
1935 : Pose de la première pierre de l’immeuble INR à Flagey
À sa création en 1930, l’INR occupe les numéros 1a et 1b de la rue du bastion (pour les émissions parlées), un studio musical installé au Théâtre Molière et une salle dite de l’Abbaye, située également rue du Bastion. La 9 décembre 1933, le studio de l’Abbaye est détruit par un violent incendie. Deux jours plus tard, il faut évacuer le studio Molière dont le plancher menace de s’effondrer. La nécessité de construire un bâtiment spécialement équipé pour abriter tous les services s’impose. Le conseil de gestion organise deux concours pour architectes en vue de l’édification d’une Maison de la radio. Le lauréat est l’architecte Joseph Diongre. En 1934, l’INR achète à la commune d’Ixelles un terrain de 4000m2, situé au confluent de la Place Flagey et de la Place Sainte-Croix. Le 3 novembre, la première pierre est solennellement scellée. La maison de l’INR est un modèle pour l’époque. Les salles de concert au nombre de six (dont une de plus de 1000 m2 pouvant contenir 270 exécutants et 350 auditeurs) et quatre studios spéciaux pour les jeux radiophoniques, sont groupés dans deux blocs occupant le centre du terrain. Tout autour sont répartis rationnellement, sur cinq étages, les locaux des services techniques et administratifs, les studios et bureaux réservés aux émissions parlées. Aujourd’hui, le bâtiment Flagey est reconverti en salle de concert, studio d’enregistrement et maison de la culture.
1940-45 : La radio publique fait de la résistance sous le nom de code Samoyède
Durant la Seconde Guerre mondiale, l’INR interrompt ses activités. Tous les émetteurs belges sont détruits ou démontés afin d’éviter leur utilisation par l’ennemi. Radio Belgique déménage à Londres et s’installe à la BBC. Les programmes belges y sont pris en charge par la RNB (Radio nationale belge). Dans le pays occupé cependant, grâce à une opération menée par la résistance sous le nom de code " Samoyède ", des émetteurs locaux fonctionnent dans toutes les régions. Quelques heures à peine après la libération de Bruxelles, une émission triomphante de la RNB est ainsi émise depuis la banlieue de Bruxelles. Et, très vite, une mission militaire reprend possession des installations de la Maison de la Radio. Elle relaiera la voix de l’état belge durant un an, jusqu’à ce que la RNB soit supprimée et que l’INR retrouve la plaine disposition de son mandat. Tous les journaux des pays alliés l’écrivent : aucun pays libéré n’a réussi à reprendre ses émissions nationales aussi rapidement que la Belgique, rendant par la même occasion, de précieux services aux armées alliées.
1952 : Naissance de la télévision avec Télé-Bruxelles
En 1952, l’INR se voit chargé des services de télévision. La première émission de Télé-Bruxelles est une émission de variétés. Intitulée " BOUM ! ". Elle est diffusée le 31 octobre 1953. Dès son lancement, Télé-Bruxelles émet deux heures par jour, six jours par semaine. Les productions propres sont limitées à deux soirées par semaines. Le reste de la programmation est assuré par le " relais de Paris ", un ensemble des programmes de la RTF, la Radio-Télévision Française.
1956 : La Belgique lance son premier journal télévisé
Depuis la fameuse soirée du 31 octobre 1953 qui marque la naissance officielle de la télévision belge, l’INR relaie le journal télévisé de la RTF. Cette situation de dépendance totale par rapport à l’information étrangère commence à poser de sérieux problèmes politiques alors que la France se lance dans l’expédition de Suez et se trouve confrontée à des événements de plus en plus dramatiques en Algérie. A partir du 1er septembre 1956, l’INR décide donc d’organiser son propre journal télévisé. Les débuts sont extrêmement modestes : à la vérité, le " JT " des années 56 à 58 consiste tout bonnement en une deuxième mouture du journal parlé de la radio, dont l’essentiel est lu par un journaliste devant la caméra. Ces " nouvelles parlées " sont suivies de quelques séquences filmées d’événements nationaux ou internationaux, fabriquées à la manière des actualités cinématographiques. Bientôt, l’acquisition de deux cars de captation au cours de l’hiver 1954-1955 ouvre la voie au reportage en direct.
1960 : l’Etat crée la RTB/BRT
Lorsque, en 1958, le troisième Gouvernement Eyskens est formé, il comporte pour la première fois un ministère des Affaires culturelles. Pierre Harmel le dirige. En 1959, il rattache l’INR-NIR au département des Affaires culturelles, et non plus aux PTT. Puis, par la loi du 8 août 1960, crée la Radio télévision belge. Après 30 années d’existence, l’INR/NIR cède donc sa place à la RTB/BRT. Les programmes francophones et flamands deviennent indépendants. L’institution commune n’existe plus, elle fait place à un institut d’émissions néerlandaises, un institut d’émissions françaises et un institut des services communs. La télévision comme la radio sont autonomes : personnel distinct et budget propre. La RTB dispose d’une autonomie culturelle totale, d’une indépendance organique vis-à-vis du gouvernement et de la garantie de la liberté d’information. A côté d’un Conseil d’administration, composé de membres représentant proportionnellement les groupes politiques reconnus, apparaît un comité permanent. L’Etat verse à la RTB une dotation annuelle. La publicité commerciale est toujours interdite.
1962 : Début de la télédistribution
Dans un pays aux frontières ouvertes, l’histoire de la télévision est indissociable de la présence de programmes étrangers. Dès la naissance de la télévision, de nombreux Belges se sont équipés d’une antenne pouvant capter les émissions de Lille. Après avoir contribué à rendre populaire la télévision belge – grâce aux relais de la RTF – la présence française devient peu à peu concurrence. Celle-ci, née de l’extension du réseau d’émetteurs français, augmente avec celle de la télédistribution, dès 1962. L’engouement pour les programmes étrangers explique pourquoi la Wallonie est, au début des années 60, le premier territoire européen à se doter du câble coaxial qui ouvre la voie à l’abondance télévisuelle. Dès 1961, Coditel, la première société belge de télédistribution développe des réseaux à Namur, Liège et Verviers où la réception des ondes hertziennes est difficile. Ces régions sont en effet, d’un point de vue géographique, moins propices au passage des ondes venues de France. Eldorado du câble, la Belgique devient le pays le plus télédistribué d’Europe. Ce développement marque les débuts d’une concurrence audiovisuelle accrue en Belgique…
1964 : Pose officielle de la première pierre de la cité de Radio-Télévision, sur le boulevard Reyers
Radio et télévision commencent à se sentir à l’étroit dans le bâtiment de la Place Flagey, qui n’avait d’ailleurs été conçu que pour la radio. Certes, la télévision peut recourir aux studios de location mais les cars qui fournissent l’équipement électronique deviennent alors inutilisables pour les captations et les reportages. La dispersion des studios, des bureaux, des salles de montage et de visionnement empêchent toute tentative de rationnaliser la production. La construction d’une cité de la Radio-Télévision apparaît comme le meilleur moyen de résoudre ces problèmes. La RTB/BRT décide de s’installer au boulevard Reyers, à Schaerbeek. Peu à peu, elle regroupe l’ensemble de ses services techniques, culturels, administratifs et financiers. La construction progresse ainsi de 1964 à 1978 en fonction des besoins les plus urgents, d’abord de la télévision, puis de la radio.
1971 : Apparition de la couleur sur les écrans
Dès leur construction, les studios de la Cité Reyers sont tous équipés pour la couleur. Les émissions, à l’époque, ne sont effectivement plus produites en monochromie. Les programmes TV cependant ne seront mis en couleurs sur les antennes publiques qu’à partir de janvier 1971, Le Jardin extraordinaire inaugure la nouvelle technologie. Le JT est diffusé en couleurs deux années plus tard. C’est que, la colorisation suppose certaines adaptations… En 1968, une commission ad hoc, instituée par le gouvernement choisit le système de couleur Pal. Ce qui implique que les récepteurs belges doivent pouvoir faire la conversion au Secam français, et l’inverse – à moins qu’elle ne s’opère sur les réseaux de câbles. La couleur implique également l’installation d’un second réseau d’émetteurs. Adapté en vertu d’une décision gouvernementale aux normes européennes, il devient également disponible pour un second programme de télévision couleur : RTBis.
1976 : Début de la décentralisation avec la création des Centres régionaux TV à Liège et Charleroi
A partir des années 70, les magazines de service tendant à se diversifier de plus en plus. Beaucoup d’entre eux, renonçant à toucher le grand nombre, s’adressent à des publics cibles. Ce phénomène s’inscrit dans une évolution générale en Europe : la télévision – comme la radio avant elle – ne cherche plus à imposer un programme particulier mais à offrir un éventail de choix adapté, selon les chaînes et les horaires, à des catégories diverses de spectateurs. En Belgique, ce mouvement coïncide avec la création de centres de production régionaux de la RTB à Liège et Charleroi. Mise en œuvre officiellement le 27 septembre 1976, la décentralisation répond à trois objectifs majeurs : Contribuer à la production nationale, en valorisant les ressources régionales, entre autres par une participation active à l’information (images…) Répondre aux besoins de publics particuliers, surtout sur le plan régional Donner des impulsions à la vie régionale par le soutien d’initiatives culturelles, sociales, économiques… La décentralisation transforme ainsi la télévision des années 70.
1977 : La RTB devient la RTBF
Avec la réforme de la Constitution en 1970, l’audiovisuel est considéré comme une matière relevant de la compétence des communautés. Dès 1971, l’institut des services communs, dernier maillon entre la RTB et la BRT est progressivement démantelé. Et, le 12 décembre 1977, par décret du Conseil culturel de la Communauté française, la RTB devient la RTBF, avec le " f " de français pour Radio-Télévision belge de la Communauté française. Dotée d’un nouveau statut, elle dispose de l’autonomie culturelle d’un monopole de diffusion radio-télévisée, de la liberté de l’information ainsi que d’une indépendance face aux pouvoirs publics. La RTBF est dirigée par un conseil d’administration dont les membres sont élus conformément aux répartitions politiques au sein du conseil culturel. Elle est gérée par un administrateur général. 1977 est une année doublement importante pour la télévision belge. Elle y lance RTBis. Depuis longtemps déjà la création d’une deuxième chaîne est un des grands objectifs de la politique des programmes, principalement dans la perspective du développement de la production régionale. Le démarrage de RTBis est fort timide. Ce n’est pas une chaîne complète que la RTBF lance au printemps 1977 mais " deux soirées dédoublées " par semaine qui s’alimentent des rediffusions de programmes. La seconde chaîne va accueillir avant tout les émissions régionales, l’éducation des adultes, les rubriques de service. En même temps, elle va essayer de devenir attrayante par des programmes populaires : feuilletons, films, variétés, jeux… Ainsi, au fil des saisons, les programmes se complètent en cherchant l’équilibre entre les chaînes – qui doivent devenir complémentaires sans être spécialisées.
1983 : Autorisation de la publicité non commerciale
Au début des années 80, les télévisions et radios du service public sont uniquement subsidiées par les contribuables. Mais la concurrence avec les chaînes françaises et RTL est de plus en plus rude, et le service public doit chercher de nouvelles sources de revenus. En 1983, le Gouvernement autorise la RTBF à diffuser de la publicité non commerciale. Comme le secteur de la publicité était plutôt hostile au fonctionnement d’une régie interne, la RTBF crée, en 1985, sa première filiale, la RMB (Régie média belge), en s’associant à la régie Cinéma Publicitaire belge (CPB). La RMB a pour objet la vente de spots de publicités sans marque sur la chaine publique.
1988 : Naissance de Télé 21
Créée en 1977, RTbis était devenue Télé 2.TV en 1979. Onze années plus tard, la RTBF la rebaptise Télé 21. Elle devient alors une deuxième chaîne à part entière alliant l’événement en direct (principalement sportif) et la diffusion de films, de musique et de documentaires sociaux et culturels.
1989 : Un décret autorise la publicité commerciale sur les ondes publiques
En raison du nombre limité d’habitants en Belgique et du " dédoublement " linguistique de la radio-télévision, les ressources de la RTBF sont comptées (les subventions accordées restent en deçà des sommes de la redevance). Pendant longtemps, leur modicité tiendra la télévision dans un état de sous-développement relatif par rapport à ses voisins, parmi lesquels les chaînes françaises bénéficient par moment d’un budget 15 fois plus élevé. Quoi d’étonnant, de temps à autre, que fait surface l’idée de l’admission sur écran de la publicité commerciale. Cette question est tranchée en 1989. La RTBF endettée, il faut trouver un mode alternatif de financement. Le Gouvernement autorise alors la publicité commerciale dès le 1er septembre 1989. La gestion et la commercialisation des espaces publicitaires est confiée à TVB, société commune aux chaînes publique et privée de la Communauté française (RTBF et RTL-TVi).
1993 : Mise en place du plan Horizon 97
Malgré ses développements, l’entreprise subit durement la concurrence conjointe des chaînes de télévision et de radio françaises et privées belges. En vue d’enrayer son déficit croissant, l’entreprise met en place, en1993, le plan Horizon 97 prévoyant le départ anticipé à la retraite du personnel statutaire.
1997 : La RTBF, entreprise autonome à caractère culturel
Le 14 juillet 1997 un décret porte statut de la RTBF et l’investit en tant qu’entreprise autonome à caractère culturel. Elle est désormais régie par un contrat de gestion fixant ses missions et objectifs. Il est conclu avec la Communauté française et renouvelé tous les quatre ans. La RTBF a ainsi pour mission de valoriser l’information, le développement culturel, l’éducation permanente, le divertissement et les émissions pour la jeunesse. Le décret ajoute que l’entreprise doit promouvoir particulièrement le développement culturel de la Communauté française de Belgique et celui de la Communauté internationale francophone. Ce, notamment en présentant des œuvres d’auteurs, de producteurs, de distributeurs, de compositeurs et d’artistes interprètes de la Communauté française. La RTBF doit également veiller à ce que la qualité et la diversité des émissions permettent de rassembler les publics les plus larges possibles et d’être un facteur de cohésion sociale, tout en répondant aux attentes des minorités socio-culturelles. Sa programmation doit refléter différents courants d’idées de la société sans discrimination, notamment culturelle, raciale, idéologique, sexuelle, philosophique et religieuse et sans ségrégation sociale. L’entreprise doit accomplir un effort significatif de création, en favorisant la réalisation de productions originales qui valorisent le patrimoine de la Communauté française et les spécificités régionales. Elle est tenue de composer son offre de programmes, prioritairement, sur base de sa production propre. L’entreprise doit exploiter cinq sites de production régionaux dont, au moins un à Bruxelles. Le Conseil d’administration doit veiller à allouer à ces sites des moyens suffisants et à leur attribuer une part significative de la production des programmes. Toujours dirigée par un Conseil d’administration, élu pour la durée de la législature et sur base de la représentation proportionnelle des groupes politiques reconnus, la RTBF est gérée par un Administrateur général, désigné par le gouvernement de la Communauté française pour six ans. Son rôle est de gérer et élaborer des plans d’avenir, de les soumettre au C.A. puis de les faire réaliser. Cette même année de 1997, la RTBF rebaptise sa deuxième chaîne. Télé 21 devenue RTBF 21 divise son offre de programmes entre RTBF La Deux, chaîne de multidiffusion de programmes culturels, de documentaires et chaîne d’accueil des événements non sportifs en direct (Commissions parlementaires, Concours musical Reine Elisabeth par exemple) et Eurosport 21 qui propose des "fenêtres" de programmes sportifs produits par la RTBF, insérées dans le programme complet de Eurosport.
2001 : Lancement de la RTBF-Sat
Le 26 novembre 2001, RTBF Satellite s’ajoute aux deux premières chaînes de la RTBF. RTBF-Sat diffuse et rediffuse, à destination de l’Europe, toutes les émissions produites par la RTBF pour ses chaînes de télévision nationales. La chaîne satellitaire relaie en direct les journaux télévisés et programme l’ensemble des magazines culturels et d’information, des documentaires, des captations de concerts, des événements sportifs, des émissions de service et de divertissement.
2002 : Mise en place du Plan Magellan
Le nouveau décret du 19 décembre 2002, émis par le Gouvernement de la Communauté française, comportait les dispositions nécessaires à la mise en œuvre du "Plan Magellan". Approuvé le 9 octobre 2002 par le Conseil d’administration de l’entreprise, celui-ci vise "à moderniser et à développer" la RTBF. Il s’agit essentiellement d’un plan de relance, de rénovation et de réinvestissement. Le plan Magellan prévoit notamment de transformer l’offre radio et de repositionner l’offre TV en améliorant la spécificité et la cohérence des chaînes. Les radios sont réformées : Bruxelles Capitale et Fréquence Wallonie fusionnent pour donner naissance à VivaCité. Radio 21 se scinde en une chaîne classic rock (Classic 21) et une chaîne musicale " jeune " (Pure FM). Les deux chaînes de télévision sont elles aussi remaniées. La Une et La deux adoptent désormais une programmation plus complémentaire. Le Plan Magellan établit également un budget d’investissement de 126 millions d’euros pour l’immobilier et de nouveaux moyens technologiques. Le nouveau texte, enfin, ajoute aux missions de la RTBF, l’obligation de veiller à assurer l’information dans sa dimension régionale et de proximité en valorisant la vie culturelle et associative.
2006 : La RTBF se dote d’une nouvelle ligne graphique
La nouvelle identité graphique adoptée par la RTBF en 2006 marque la fin du plan de transformation de la RTBF et lance l’entreprise sur une nouvelle voie, celle de la modernité et du dynamisme. Le logo de la RTBF, qu’on appelle " oreille ", " œil ", " l’oeil qui entend ", " l’oreille qui voit ", ou " corne d’abondance ", plonge ses origines dans l’histoire de la RTBF : le graphiste Michel Olyff l’avait créé pour la RTB en 1960. En 2006, l’entreprise adopte un nouveau logo corporate. D’une part être en phase avec les logos nouveaux et forts des différentes nouvelles chaînes. D’autre part, pour affirmer le renouveau et le dynamisme de l’entreprise. La typographie a été spécifiquement créée pour le logo. Elle démontre une réelle modernité et une vraie fluidité : les lettres, en minuscules, sont liées les unes aux autres par un effet visuel, comme si une onde en mouvement les traversait. Ce logo est ainsi synonyme de souplesse, de simplicité, et d’ouverture. Autant de caractéristiques qui doivent permettre aux chaînes de continuer à s’affirmer pleinement, la marque RTBF constituant, à côté d’elles, un " label de qualité ".
2007 : Mise en place du plan stratégique RTBF 2011 et lancement de la TNT
En 2007, les finances de la chaîne publique sont redevenues saines. La RTBF investit, innove et relance sa production. L’entreprise se projette dans l’avenir mais cet avenir n’est pas sans poser de questions. L’évolution technologique ouvre des possibilités nouvelles dans les modes de production, de diffusion et de consommation. Les acteurs de médias multiplient leurs offres, convergent et se diversifient. Chacun cherche à deviner, anticiper, satisfaire les nouvelles attentes des consommateurs de médias. Face à cela, tout en tenant compte de son nouveau contrat de gestion 2007-2011, la RTBF demeure un acteur essentiel dans le paysage audiovisuel où ses missions de service public sont plus fondamentales que jamais. L’entreprise se dote, dès lors, d’un plan stratégique pour fixer les lignes directrices des quatre prochaines années. Tenant compte de l’évolution technologique et médiatique, le plan RTBF 2011 s’appuie sur une réflexion autour de l’accélération de la multiplicité de l’offre, de la personnalisation de la consommation, de la prépondérance d’Internet, de l’augmentation du prix des droits sportifs et de fiction ou encore les nouvelles formes publicitaires… La stratégie mise en place vise une approche mixte basée sur la combinaison des métiers traditionnels et des nouveaux médias tout en stimulant de nouveaux revenus et la maîtrise des coûts. Validée par le Conseil d’administration à l’automne 2007, cette approche s’appuie sur une offre radio et TV renforcée tout comme la présence de l’opérateur public dans les nouveaux médias. Par ailleurs, le basculement rendu possible d’une diffusion analogique vers une diffusion numérique a permis à la RTBF de lancer, le 30 novembre 2007, une offre en TNT (télévision numérique terrestre). Outre Euronews, cette offre comprend La Une, La Deux et La Trois, nouvelle chaîne spécifiquement créée pour la TNT. En attendant une programmation propre, La Trois diffuse toutes les productions propres de la RTBF, soit 50% de son offre. La couverture en " portable outdoor " de l’offre TNT de la RTBF avoisine les 80% de la population de la Communauté française.
2008 : Année de la convergence et de la transversalité
L’année 2008 a été, pour la RTBF, celle de la convergence et de la transversalité. Elle se traduit par une approche commune de la radio, de la télévision et du web dans le traitement de l’information et des sports. Les rédactions des différents médias sont désormais réunies dans une même newsroom, ce qui leur permet d’appréhender l’actualité de manière transversale. Dans le même ordre d’idée, l’offre de la RTBF est plus affirmée sur les nouveaux supports médiatiques, Internet en priorité mais pas seulement (offre mobile, VOD, ROD podcast…). En 2008, le renouvellement du mandat de Jean-Paul Philippot, en tant qu’administrateur général de l’entreprise garantit une continuité dans les investissements, en particulier ceux prévus pour les infrastructures immobilières avec le lancement du chantier de Liège.
2009 : Numérisation complète de la RTBF
L’année 2008 a été, pour la RTBF, celle de la convergence et de la transversalité. Elle se traduit par une approche commune de la radio, de la télévision et du web dans le traitement de l’information et des sports. Les rédactions des différents médias sont désormais réunies dans une même newsroom, ce qui leur permet d’appréhender l’actualité de manière transversale. Dans le même ordre d’idée, l’offre de la RTBF est plus affirmée sur les nouveaux supports médiatiques, Internet en priorité mais pas seulement (offre mobile, VOD, ROD podcast…). En 2008, le renouvellement du mandat de Jean-Paul Philippot, en tant qu’administrateur général de l’entreprise garantit une continuité dans les investissements, en particulier ceux prévus pour les infrastructures immobilières avec le lancement du chantier de Liège.
2010 : la RTBF devient la RTBF. be
En 2010, en devenant RTBF. be, l’entreprise s’affirme plus indépendante dans le village global, avec la volonté d’être accessible partout et pour tous. Ses contenus gagnent en cohérence et se consolident sur les trois grands médias : la radio, la télévision et le web. Dans une logique de repositionnement des chaînes, la télévision redéfinit la grille de programmes de La Trois. La chaîne vise des publics différents à des moments différents : en début de journée, OUFtivi propose aux enfants des programmes de qualité, dans un environnement sans publicité commerciale. Le reste de la journée, La Trois fait une large place à la culture, s’adressant à un public "télévisuellement" exigeant. Elle le fait en s’accompagnant du passage à la diffusion numérique, de l’approfondissement de la diffusion en HD. La radio quant à elle consolide ses fondamentaux en renforçant ses ancrages régionaux et augmente son interactivité avec l’auditeur (partage d’informations et d’expériences, multiplication des accès à l’antenne etc.). L’année 2010 voit aussi naître le studio virtuel Keywall.
2011 : Média Rives voit le jour
Après quatre ans de travaux, Média Rives voit le jour sur le site du Longdoz à Liège. Cette infrastructure en verre témoigne largement de ce que la RTBF a l’ambition d’être au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Divertissement, information, magazine ou jeunesse sont aujourd’hui déclinés dans un lieu dont la transparence, la luminosité et la convivialité attestent du lien avec le citoyen. 2011 fait ainsi la part belle à la culture. Média Rives offre un lieu de spectacle culturel à la pointe : concerts, théâtre et festivals peuvent désormais y prendre place. Le lancement du festival Musiq’3 et l’ouverture d’Arte Belgique à la Flandre traduisent également cette volonté culturelle. L’année 2011 est enfin marquée par une nouvelle offre d’information. Que ce soit en télévision, en radio ou sur le web, le public bénéficie désormais d’un traitement de l’actualité plus varié et plus accessible, davantage compréhensible immédiatement et crédible. C’est notamment le cas d’On n’est pas des pigeons ou du 15 minutes qui propose un tour d’horizon de l’actualité de façon synthétique et rythmée.
2012 : L’environnement audiovisuel de la RTBF poursuit sa mutation
L’environnement audiovisuel de la RTBF poursuit sa mutation. Cette mutation entraîne un important travail de réflexion qui aboutit, en 2012, à la prise de trois positions fortes : la mise en œuvre d’un plan stratégique ambitieux, la rédaction d’une nouvelle Charte des valeurs et la signature du nouveau contrat de gestion. En 2012, la RTBF entend faire résonner son identité à travers une production de contenus et de programmes originaux. Citons, la première saison de The Voice Belgique, réalisée au départ du Studio 40 de Média Rives et l’aventure transmédia Le Prince charmant. Une méthode qui se caractérise par l’utilisation combinée des différents médias dans la construction du contenu. Cette nouvelle forme de narration et de scénarisation débouche sur une expérience à la fois innovante, créative et participative.
2013 : La RTBF sur les consoles de jeu
Dans sa volonté de toucher tous les publics, notamment les plus jeunes, et de rendre accessible ses contenus sur de multiples plateformes, la RTBF développe des applications spécifiques destinées aux consoles PlayStation 3, PlayStation 4 et Xbox One.
2014 : Naissance de maRadio.be
Lancé à l’occasion du 100e anniversaire du média radio en Belgique, le player maRadio.be s’est donné comme objectif de promouvoir, à partir d’une plateforme unique, commune, ouverte à toutes les radios reconnues de la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’écoute de la radio en ligne. Cette initiative a été inspirée par le radioplayer unique anglais " UKradioplayer " et s’inscrit dans la tendance croissante de l’écoute de la radio en streaming.
2015 : La première pierre de Médiasambre
En 2015, la RTBF a noué une nouvelle collaboration concrète avec une télévision locale. En plein cœur de Charleroi, c’est sur la place de la Digue que la RTBF et Télésambre ont posé la première pierre d’un bâtiment commun. Ce projet baptisé Médiasambre s’est installé à côté du bâtiment existant de la RTBF situé boulevard Tirou. Avec une surface de 2.500 m², ce nouvel outil technologique comprendra des bureaux dédiés aux rédactions, un studio de télévision et un studio visual destiné à faire à la fois de la télévision et de la radio. Avec Médiasambre à Charleroi, et à l’instar de Média Rives à Liège ou de Reyers à Bruxelles, la RTBF et Télésambre travaillent ensemble à un pôle multimédia d’envergure qui contribuera au renouveau du centre-ville carolo.
2016 : RTBF Auvio, la nouvelle expérience digitale de la RTBF
Le printemps 2016 a vu l’apparition d’une nouvelle marque au sein de la RTBF. Baptisée RTBF Auvio, elle représente désormais la plateforme digitale Audio et Vidéo du service public. Cette interface, basée sur l’ergonomie et la simplicité, réunit toute offre audio et vidéo de la RTBF. Elle est un point d’accès unique pour voir et écouter, revoir ou réécouter un très large choix de contenus de la RTBF et même en découvrir en exclusivité. Avec ce nouvel espace de contenus, la RTBF renforce sa propre position digitale et suit la révolution numérique, aussi bien dans la consommation moins linéaire des programmes que dans l’interactivité avec les publics.