Cinéma

"Jane par Charlotte", le documentaire introspectif qui revient sur les moments forts de la famille Gainsbourg

Charlotte Gainsbourg et Jane Birkin assistent au photocall de "Jane par Charlotte" lors du 74e Festival de Cannes, le 8 juillet 2021 à Cannes, France.

© 2021 Samir Hussein

Dans un nouveau documentaire, Charlotte Gainsbourg et Jane Birkin nourrissent l’appétit des fans pour une famille, hantée par ses fantômes et devenue mythique dans le cinéma comme dans la musique.

A 50 ans, Charlotte Gainsbourg est dépositaire de la mémoire de cette tribu qui a profondément marqué la culture populaire française, liée par le sort de son père Serge, mort en 1991 alors qu’elle n’avait que 19 ans.

Elle se dévoile, ainsi que sa mère Jane Birkin plus que jamais dans le documentaire qu’elle a tourné, puis présenté à Cannes, "Jane par Charlotte". 

Le film, destiné aux fans, est l’aboutissement d’un long processus de retour vers une famille et une légende avec laquelle Charlotte Gainsbourg a longtemps cherché à prendre le large, en s’installant à New York.

"Au début, je ne savais pas vraiment ce que je faisais", a expliqué à Cannes à l’AFP Charlotte Gainsbourg, qui a filmé sa mère en plusieurs séquences, sur plusieurs années. "J’ai fait tout ça de manière égoïste. Je cherchais une excuse pour me rapprocher d’elle […] et distinguer le personnage public de la mère que j’aime".

"Au début, Charlotte est arrivée avec un énorme cahier, j’avais peur d’un 'OK Corral' de toutes les erreurs que j’ai faites dans ma vie, j’ai flippé", s’amuse de son côté Jane Birkin, qui reconnaît au final avoir découvert avec ce film "la place (qu’elle) occupait" pour sa fille.

Serge Gainsbourg, icône de la musique française décédé en 1991, Kate Barry, la demi-sœur de Charlotte, photographe et fille du compositeur John Barry, élevée avec Serge et morte dans des circonstances tragiques à 46 ans… "Nos vies se sont articulées autour des morts", poursuit Charlotte Gainsbourg.

Le film est l’occasion de réunir une fille et une mère que la vie avait éloignées, avec des séquences fortes, comme le retour en mode flash-back dans le cocon familial des Gainsbourg rue de Verneuil dans le 7e arrondissement de Paris.

Dans cette maison aux airs de cabinet de curiosités décadent, rien n’a bougé : le poster de Brigitte Bardot, la baignoire dominée par un imposant lustre, jusqu’aux canettes dans le frigo…

Cet antre créatif de "Gainsbarre", où Jane n’avait pas remis les pieds, Charlotte entend en faire un musée, qui devrait ouvrir au printemps. Ce sera la "Maison Gainsbourg", avec une librairie et un café/piano-bar, "la première institution culturelle dédiée à cette figure majeure de la chanson française".

Le film, tendre et introspectif, passionnera les fans en montrant le quotidien de Jane Birkin, dans sa maison en Bretagne, la passion partagée avec sa fille pour les chiens, mais aborde aussi les sujets douloureux, de l’absence et de la maladie.

Ne demandez pas à Jane Birkin ce qu’elle a pensé du film de sa fille : "c’est embarrassant d’en parler, comme quand quelqu’un vous demande si c’était bien après avoir couché avec lui !".

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