Jan Jambon sur les propos de Bart De Wever: "Personne dans mon parti n'est raciste"

Jan Jambon était au micro de Thomas Gadisseux pour une émission spéciale en direct de Molenbeek.

© BRUNO FAHY - BELGA

Il y a deux ans et demi, alors que tous les projecteurs étaient tournés vers la commune bruxelloise de Molenbeek, le ministre de l'Intérieur promettait qu'il "s'occuperait personnellement de Molenbeek" et que les autorités fouilleraient chaque maison pour identifier chaque personne et "nettoyer la ville".

Le 13 novembre 2015, Paris connaissait les attentats les plus sanglants de son histoire. Peu de temps après, les enquêteurs français se tournaient vers Molenbeek. La suite de l’histoire a fait la une de l'actualité pendant des mois. Depuis, les habitants de la quatrième commune la plus peuplée de Bruxelles se sentent toujours stigmatisés. À l'aube des commémorations des attentats du 22 mars, le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon (NV-A), leur répond : "Je les comprends. On n'a jamais stigmatisé tout Molenbeek ni toute la zone du canal, ni toute la Belgique. On parle toujours de minorités, mais on ne peut pas nier qu'il y a pas mal de terroristes qui habitaient Molenbeek. Nommer les choses comme elles sont, c'est commencer à résoudre les problèmes".

Le vivre ensemble au centre de la stratégie

Jan Jambon nuance également les propos tant controversés qu'il a tenu au lendemain des attentats parisiens. "Quand je parlais de nettoyage, j'ai expliqué ce que je voulais dire par là. À l'époque, on avait eu un rendez-vous avec la bourgmestre de Molenbeek (Françoise Schepmans, NDLR), le Premier ministre et moi-même. La bourgmestre nous a dit qu'elle ne savait pas qui habitait dans quelle maison à cette époque dans sa commune. C'était un problème qu'il fallait régler."

Point central du travail d'intégration : le vivre ensemble. Le ministre de l'Intérieur reconnait que ce problème, présent à Molenbeek, l'est également dans les autres grandes villes belges et européennes. Néanmoins, c'est aux communautés et aux communes de mener une politique d'intégration solide. "En Flandre, le parcours d'intégration a été mis en place en 2004. En communauté française, il y a trois ans seulement. Les deux communautés sont fort en retard…"

Les propos controversés d'un président de parti

Récemment, le bourgmestre d'Anvers, Bart De Wever a tenu des propos qui ont, une nouvelle fois, fait grincer plusieurs dents. "Les juifs évitent le conflit, c'est la différence avec les musulmans", a-t-il déclaré lors d'une interview pour le journal flamand Zondag. Paul Magnette rétorque que le président de la N-VA est à la limite du raciste.

Jan Jambon est catégorique : "C'est n'importe quoi ! Nous ne devons pas nous défendre devant des bêtises comme ça. Personne dans notre parti n'est raciste ! On travaille jour et nuit avec les différentes communautés pour vire ensemble. Donc je ne dois pas me défendre sur ce genre de propos".

Enfin, le ministre de l'Intérieur est d'accord pour dire que les éléments positifs de la communauté musulmane ne sont pas suffisamment mis en avant dans les médias et de manière générale. "On doit beaucoup plus présenter tous les modèles qui ont réussi dans notre société."

Deux ans après les attentats du 22 mars, où en est le bilan de ce plan canal qui concerne les différentes communes autour de Molenbeek ? "Le bilan officiel sera présenté cette semaine. On atteint les chiffres, mais le travail à faire est encore énorme. Beaucoup plus de présence de police dans les rues, ça on fait. Le contrôle des asbls, c'est presque fait, le contrôle de qui habite où, on évolue."

Différentes réaction (dont celle de Jan Jambon), dans notre JT 13 h:

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