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Jackie Chan : du clown rigolo à l’Oscar d’honneur

Jackie Chan

© Capture d’écran / Getty images

Jackie Chan est devenu une icône de la culture asiatique. En 45 ans de carrière et près de 200 films, il s’est imposé comme acteur, cascadeur, réalisateur, scénariste, mais aussi chanteur (!) et il a construit un empire comme businessman. Il a brisé la barrière entre le cinéma asiatique et occidental et révolutionné le rythme du cinéma de divertissement.

Ses parents le surnommaient pao pao ("boulet de canon"). Mais lorsqu’ils ont l’opportunité d’émigrer en Australie pour un travail mieux rémunéré, ils ne veulent pas s’encombrer de cet enfant turbulent et le laissent à Hong Kong dans un internat qui prépare les jeunes élèves pour l’Opéra de Pékin. Un abandon dans une école à la discipline de fer qui va mener le petit Jackie jusqu’à une maîtrise rigoureuse du kung-fu mais aussi une grande soif de reconnaissance.

Repéré par des réalisateurs, une première expérience des plateaux de cinéma l’emballe, il y est mieux traité qu’en pension et reçoit de bons repas. Il va d’abord s’imposer comme figurant, puis comme "cascadeur bas de gamme", selon les mots de l’acteur, roi de l’autodérision. Et la mort brutale de Bruce Lee va lui permettre d’occuper la place d’acteur dont il rêvait. Un acteur d’abord imitateur de l’acteur américain disparu, c’est un échec. Mais Jackie Chan va se créer un personnage d’anti-héros, gaffeur et attachant, dans Le Chinois se déchaîne (1978). Il vient d’inventer le kung-fu comique en proposant du second degré dans des films aux combats très sérieux, avec notamment la fameuse "boxe de l’homme saoul", (un hommage décalé à une figure populaire du théâtre chinois).

Un nouvel archétype du héros est né, pour le plus grand plaisir du public asiatique, puis mondial. Car Jackie Chan va séduire un public américain et européen consommateur de films d’action sur VHS. Et son énergie explosive va influencer les super-héros et révolutionner le rythme du cinéma de divertissement, de Stallone et Van Damme jusqu’à James Bond. En quelques mois, son salaire passera de 350$ par film à… 4 millions ! C’est aux USA qu’il découvre à la télé le cinéma muet américain. Une véritable révélation pour l’acteur qui va apprendre le langage du corps et qui s’avérera fondamentale pour la suite de sa carrière.

Les cascades, Jackie Chan les assure lui-même et elles sont tellement impressionnantes qu’elles sont considérées comme suicidaires et uniques dans l’histoire du cinéma. Il finira d’ailleurs souvent à l’hôpital d’où son surnom "d’homme aux mille fractures !"

Jackie Chan recevant un Oscar d’honneur en 2016
Jackie Chan recevant un Oscar d’honneur en 2016 © Getty images

Mais malgré la reconnaissance internationale, et contre toute attente, l’acteur se lance dans une carrière dans la chanson et vit une vie rock’n’roll. Et dans les années 90, Jackie Chan devient un produit avec un premier jeu vidéo à sa gloire. Voilà qui fait fantasmer Hollywood qui le voit comme la porte d’entrée idéale pour l’immense marché du continent asiatique. Et comme il rêve toujours de triompher aux États-Unis, il accepte de tourner dans un buddy movie, Rush Hour (1998), où il amène tout son savoir-faire, et qui deviendra une saga. Un énorme succès qui va changer l’image des acteurs asiatiques et ouvrir les portes à des profils différents au sein des studios américains. Jackie Chan se tournera ensuite vers des rôles plus consistants et sera enfin récompensé, en 2016, d’un Oscar d’honneur.

Le documentaire aborde enfin l’ambiguïté de l’acteur populaire car depuis la rétrocession de Hong-Kong à la Chine en 1999, le voilà devenu une star patriote 100% chinoise… au service du régime chinois ?

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