Jacinda Ardern: pourquoi la Première ministre néo-zélandaise est si populaire?

Jacinda Ardern : pilier

© - - AFP

Par Maïté Warland

Depuis l’attaque terroriste, le 15 mars dernier, dans deux mosquées de Christchurch où 50 personnes ont perdu la vie, la Première ministre néo-zélandaise a été saluée de nombreuses fois pour sa réaction humaine, digne et exemplaire.

Jacinda Ardern, 38 ans, a dû faire face à l’un des pires attentats qu’a connu son pays et les photos la montrant les cheveux couverts d’un voile et très émue lors de sa visite auprès des membres de la communauté musulmane de Christchurch ont fait le tour du monde et provoqué une vague de sympathie pour cette fille de policier, déjà très populaire dans son pays.

Mais pourquoi Jacinda Ardern provoque-t-elle une telle empathie?

D’abord pour ses discours, profondément humains. Celui dans lequel elle explique pourquoi elle ne dira jamais le nom du terroriste suprémaciste blanc qui a perpétré l’attaque, a été vu des millions de fois. "Par cet acte terroriste, il recherchait beaucoup de choses, mais l'une d'elles était la notoriété. C'est pourquoi vous ne m'entendrez jamais prononcer son nom. C'est un terroriste. C'est un criminel. C'est un extrémiste. Mais quand je parlerai, il sera sans nom. Je vous implore : prononcez les noms de ceux qui ne sont plus plutôt que celui de l'homme qui les a emportés."

Jacinda Ardern est également populaire car elle incarne un renouveau : plus jeune Première ministre depuis 1856, elle est aussi la troisième femme à occuper ce poste.

Mais c’est aussi une redoutable rivale politique : elle a su retourner la tendance lors des élections néo-zélandaises de 2017. Cheffe du parti travailliste, donné perdant à deux mois des élections, elle a réussi à s’imposer à la tête d’un gouvernement de coalition.

Jacinda, la mère de famille cheffe d’état

Autre fait d’arme qui a marqué les esprits : la présence de sa fille à l’Assemblée générale annuelle de l’ONU. C’était la première fois qu’une femme dirigeante siégeait avec son nourrisson de 3 mois dans l’hémicycle le plus connu au monde. Avec son enfant dans les bras, qui arborait un badge, "New Zealand First Baby", Jacinda Ardern a donné un message fort à toutes les jeunes mères du monde, elle est la deuxième femme au monde à avoir un bébé tout en étant au pouvoir, après la Pakistanaise Benazir Bhutto.

Jacinda Ardern à l'ONU avec son nourrisson
Jacinda Ardern à l'ONU avec son nourrisson © DON EMMERT - AFP

Tout au long de sa carrière politique, Ardern n’a pas mâché ses mots en matière d’égalité de droits entre hommes et femmes, mais aussi d’égalité de traitement. Ainsi, lorsque pendant sa campagne, elle reçoit plusieurs remarques sexistes sur une éventuelle maternité, elle répond alors :  "Il est totalement inacceptable de dire en 2017 que les femmes doivent répondre à cette question. [...] Le choix du moment pour avoir des enfants appartient aux femmes. Cela ne doit pas déterminer le fait de décrocher ou non un emploi".

Femme de combat

Fille de policier, élevée dans la tradition mormone, elle décide d’abandonner sa religion en raison des positions homophobes de l’Eglise mormone. Issue d’un quartier pauvre et populaire, ce sont ses conditions de vie qui ont contribué à forger ses convictions de gauche. 

Après l’attaque de Christchurch, elle a affirmé que des mesures anti-armes seraient prochainement annoncées. Parmi ces mesures : l’interdiction de certains fusils semi-automatiques et un vaste programme de rachat d’armes.

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