Johan Vande Lanotte envisage de subventionner en partie les emplois du secteur industriel grâce au système des titres-services. Cela permettrait selon lui de diminuer les coûts salariaux et d'augmenter la compétitivité belge.
"La Fédération des entreprises de Belgique se félicite que le vice-premier ministre Vande Lanotte veuille examiner les moyens de réduire les charges des entreprises qui sont fortement soumises à la concurrence internationale", a-t-elle expliqué à l'Agence Belga. La FEB rappelle ainsi que le handicap de la Belgique en termes de coûts salariaux par rapport aux pays voisins atteint les 20%. Un argument également mis en avant par la Fevia car un tiers des emplois dans l'industrie alimentaire est occupé par des travailleurs peu qualifiés qui font face à la concurrence des pays à bas salaires et de l'Allemagne.
A l'opposé, l'UCM pointe le manque de précision de la proposition, la difficulté de la mettre en oeuvre car elle ne figure pas dans l'accord de gouvernement, le risque de distorsions de concurrence entre indépendants et entreprises, le risque de fraude et la complexité administrative. L'UCM critique aussi le coût exorbitant (de l'ordre d'un milliard d'euros) pour la création de seulement 61 000 emplois. L'UCM préconise plutôt une réduction des charges et des mesures ciblées pour les PME.
Une proposition qui fait débat
La proposition du ministre de l’Economie Johan Vande Lanotte (sp.a) de mettre en place un système de titres-services pour le secteur manufacturier n’est pas encore fixée, mais il compte en discuter avec ses collègues du gouvernement.
Selon le vice-Premier, les coûts salariaux pratiqués en Allemagne représentent une concurrence déloyale pour certains secteurs industriels en Belgique. Il ne veut pas pour autant réduire les salaires nets des travailleurs, donc le pouvoir d'achat. Il propose donc que l'Etat subventionne une partie du salaire, d'où cette comparaison avec les titres-services qui fait déjà polémique.
Mais Johan Vande Lanotte se veut clair : "Ça, c'est un peu un malentendu, les titres-services étaient destinés à un secteur très spécifique de nettoyage, pas pour l'industrie. C'est une intervention de l'Etat qui a fait que c’est un grand nombre de gens qui travaillent dans ce secteur. Avec le secteur industriel des bas salaires, il y aura besoin aussi d'une intervention de l'Etat pour les garder en Belgique, pour les augmenter en Belgique".
En fait le ministre de l'Economie veut adapter un dispositif qui existe déjà : "Il y a le système Activa qui fait que quelqu'un qui est au chômage peut emporter avec lui une partie de son allocation pour encourager et soulager l’employeur, mais le système est assez confus. C'est un système administrativement assez difficile et il faudrait donc l’améliorer pour le rendre plus transparent et savoir quel en est le coût. Cela pourrait ramener un nombre d'emplois en Belgique, et je ne pense pas qu’il y ait un coût".
Le vice-Premier ministre sp.a teste pour l'instant son idée auprès des entreprises, et il la soumettra au Gouvernement une fois mûre.
Belga avec Pierre Magos