Après plusieurs mois de recherches, Stéphane nous reçoit chez lui, dans son salon pour raconter son histoire, son histoire violente. Il est affable et nous accueille avec un grand sourire. Stéphane c’est monsieur “tout le monde”. Pendant que nous nous installons, il nous avoue être un peu stressé. Il n’a pas l’habitude de raconter son histoire. Ce n’est pas la honte de raconter ce qu’il a fait qui l’angoisse. Il est conscient de ses méfaits, de ses excès impardonnables. Il redoute plutôt le jugement et le regard des autres sur les gestes qu’il a commis il y a une dizaine d’années.
J’étais une merde, un moins que rien
A cette époque, Stéphane frappe sa femme hebdomadairement. Il nous décrit des scènes d’une violence inouïe. Quand on lui demande de jeter un regard vers le passé, il n’hésite pas “J’ai agi comme un connard, comme le plus gros des enfoirés, J’étais une merde, un moins que rien.” S’il parvient aujourd’hui à avoir un regard objectif sur cette période de sa vie, c’est grâce à Praxis, une asbl qui travaille avec des auteurs de violences conjugales et intrafamiliales.