En manque de travailleurs agricoles dans les champs, le gouvernement italien a annoncé une régularisation partielle des sans papiers. Le décret prévoit d’accorder des permis temporaires de six mois dans certaines conditions. Exploités par les mafias du sud de l’Italie, ces migrants africains vivent dans des conditions déplorables et ils estiment que ces permis provisoires ne sont pas suffisants.
A quelques kilomètres de Foggia, dans la Pouilles, se dresse un bidonville au milieu des champs. Tout le monde appelle cet endroit "Le Ghetto". Chaque matin, les "caporaux" passent sur la route pour choisir leurs hommes. Ces mafieux exploitent les migrants pour proposer de la main-d’œuvre à bas prix aux exploitants agricoles. Des baraques en tôles ou des vieilles caravanes s’entassent pour loger des milliers de migrants.
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Lorsqu’il pleut, le ghetto se transforme en champs de boue. "Regardez, comment on vit ici, même les animaux ne vivent pas ainsi…", crie un homme les pieds dans la boue. Seuls des Africains vivent dans le ghetto, tous arrivés clandestinement ces dernières années. "Quand commence la saison des tomates, nous sommes entre 4 et 5000 personnes à vivre ici, ça varie un peu, mais avec ce virus, comme le pays est malade et que les routes sont fermées, nous sommes un peu moins nombreux car beaucoup ne sont pas encore revenus."