Un peu partout dans la ville, les bars et les restaurants affichent leur 'bollette', le nom donné aux factures énergétiques. A la fin de la saison touristique, début novembre, un commerce sur trois pourrait décider de fermer l’hiver pour éviter les coûts. "Nous allons perdre un modèle productif et distributif de notre pays, un modèle qui a fait l’histoire et qui rend l’Italie un pays unique où tout le monde vient pour goûter à notre style de vie", estime Aldo Cursano, le président de l’association des commerçants de Florence.
Les coûts de l’énergie sont devenus l’argument principal de la campagne électorale, confirme Alessandra Ghisleri, de la société Euromédia qui fait des sondages politiques et analyse les intentions de vote et ce qui joue un rôle dans le choix des électeurs. "Les thèmes qui déplacent les votes en ce moment sont ceux liés aux coûts de l’énergie, à l’inflation et aux taxes, tout cela pousse les familles à repenser à leur budget, et donc à repenser aussi à la signification politique de leur vote", explique-t-il.
Les partis politiques préfèrent renvoyer la patate chaude au gouvernement de Mario Draghi : ce dernier vient de débloquer plus de cinquante milliards pour affronter l’urgence. Mais les problèmes énergétiques de l’Italie ne sont pas clairement expliqués aux électeurs, estime Raul Caruso, professeur d’économie à l’université catholique de Milan : "Les politiciens dans tous les partis ont certainement cherché à minimiser les sacrifices que les citoyens devront faire mais l’hiver s’annonce très compliqué !"