En 2020, souvenez-vous, nous fêtions un anniversaire mémorable, les 250 ans de la naissance de Beethoven, cela n'aura échappé à personne. Mais un autre anniversaire est passé complètement inaperçu : les 400 ans tout rond de la naissance d'une compositrice italienne qui fut particulièrement prolifique dans le domaine des cantates et des sonates : Isabella Leonarda, celle qu'on a surnommé la "Muse de Novara", du nom de cette ville proche de Milan, où elle a vu le jour.
Et comme beaucoup de femmes de la noblesse qui avaient des prédispositions pour la musique, elle va rentrer dans les ordres. La jeune Isabella Leonarda se présente donc à l'âge de 16 ans au Collegio di Sant'Orsola, un couvent d'Ursulines, où elle apprend la musique. Dans ce couvent, toute sa vie durant, qui fut très longue, elle va développer une activité de compositrice. Elle va gravir tous les échelons pour y devenir mère supérieure, et elle va y composer de nombreuses partitions qui feront d'elles l'une des compositrices les plus productives de son temps.
Parmi ses premières compositions, on trouve des motets à deux voix, elle écrit aussi des litanies, des psaumes, des vêpres, des réponses et quatre messes. Elle avait à sa disposition une chorale qui lui permettait de faire jouer ses œuvres lors des cérémonies religieuses. Mais c'est sans doute sa musique profane qui est la plus remarquable : et en particulier son recueil de 12 sonates publié très tard, en 1693, elle avait donc déjà 73 ans. Un recueil qui comprend les plus anciennes sonates écrites par une femme.
Isabella Leonarda peut être donc considérée comme une pionnière du genre.