A Téhéran, les autorités ont affirmé vendredi que Mahsa Amini était décédée des suites d’une maladie et non de "coups". Des militants et des ONG avaient affirmé qu’elle avait souffert d’une blessure à la tête durant sa détention et sa famille avait indiqué qu’elle était en bonne santé avant son arrestation.
Le rapport de l’Organisation médico-légale iranienne n’a pas calmé la rue en Iran, et les rassemblements de solidarité avec cette contestation se sont poursuivis à l’étranger.
Au 14e jour des manifestations, les Iraniens, femmes et hommes, sont descendus dans la rue dans plusieurs villes du pays, y compris à Téhéran.
Selon l’analyste iranien Omid Memarian, des vidéos venant de Téhéran ont montré de nombreuses manifestations dans la capitale. Sur l’une d’elles, les protestataires scandent des slogans contre le pouvoir et chantent "Mort au dictateur".
Femme, vie, liberté
Selon l’agence de presse iranienne Isna, des forces de l’ordre se sont déployées en force, notamment près des universités à Téhéran à la suite d’appels à manifester sur les réseaux sociaux. Mais d’après Isna, les rassemblements ont été "limités" et des manifestants ont détruit des bâtiments publics, des feux de signalisation et mis le feu à un commissariat.
Ailleurs en Iran, des écolières ont scandé "Femme, vie, liberté" à Saqez, ville natale de Mahsa Amini dans la province du Kurdistan (ouest), et marché en agitant leur foulard au-dessus de leur tête, selon des vidéos enregistrées samedi, a indiqué l’ONG de défense des droits humains Hengaw, basée en Norvège.
Malgré les restrictions d’accès à Internet par les autorités cherchant à empêcher les rassemblements et la diffusion d’images de la répression, les manifestants ont pu faire passer leur message.
A l’image de cette grande banderole placée sur un viaduc de l’autoroute Modares traversant le centre de Téhéran, selon des images en ligne vérifiées par l’AFP, sur laquelle il est écrit "Nous n’avons plus peur. Nous allons nous battre".
Une autre vidéo largement partagée montre un homme en train de modifier le texte d’un slogan sur un grand panneau d’affichage public où la phrase "La police est au service du peuple" est devenue "La police tue le peuple".
Dans une autre forme de protestation, des "grèves générales" ont eu lieu à Saqez, Sanandaj et Divandarreh, villes du Kurdistan, ainsi qu’à Mahabad dans la province d’Azerbaïdjan occidental, selon Hengaw.