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Iran : la police recommence à surveiller le port du hijab dans les voitures

Téhéran

© 2015 Assawin Chomjit

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Par Belga édité par D. V. Ossel

La police iranienne recommence à surveiller le port du hijab par les femmes dans les voitures, ont rapporté lundi les médias locaux, plus de 100 jours après la mort en détention de la jeune Iranienne Mahsa Amini, qui a suscité des troubles dans tout le pays.

Mahsa Amini, 22 ans, avait été arrêté le 16 septembre pour violation présumée du code vestimentaire strict des femmes. "La police a commencé la nouvelle étape du programme Nazer-1 ("surveillance" en persan, ndlr) à travers le pays", a déclaré à l’agence de presse Fars un "haut responsable" de la police. "Il convient de mentionner que le Nazer-1 porte sur l’absence de hijab dans les voitures", avec l’envoi par la police d’un texto au contrevenant, a-t-il expliqué.

Selon l’agence, ce message sera le suivant : "l’absence du voile a été observée dans votre voiture. Il est nécessaire de respecter les normes de la société et de veiller à ne pas répéter cet acte" du retrait du voile. En revanche, la menace présente dans une première version du message stipulant que "si cette action se répète, des suites légales et judiciaires (vous) seront appliquées", a été supprimée.

Le programme Nazer a été lancé par la police en 2020. Après la mobilisation ayant suivi la mort d’Amini, la police des mœurs – qui avait arrêté la jeune femme en septembre- a cessé d’arrêter les femmes marchant tête nue dans les rues et de les conduire au poste de police.

Début décembre, le procureur général iranien Mohammad Jafar Montazeri avait déclaré que les unités de la police des mœurs – connues sous le nom de Gasht-e Ershad ("patrouille d’orientation")- avaient été fermées. Mais les militants restent sceptiques quant à cette déclaration, qui semble être une réponse impromptue à une question posée lors d’une conférence plutôt qu’une annonce claire provenant du ministère de l’Intérieur.

2023, année de la "victoire" contre le régime

De leur côté, des opposants iraniens en exil ont affirmé lundi que l'année 2023 serait celle de la "victoire" des manifestants. 

"En s'organisant et en étant solidaires, 2023 sera l'année de la victoire pour la nation iranienne. L'année de la liberté et de la justice en Iran", ont déclaré ces opposants, des personnalités de premier plan dans les domaines de la culture, des droits humains ou encore du monde sportif.

"L'année 2022 était une année de glorieuse solidarité pour les Iraniens de toute confession, langue ou orientation" politique, ont-ils dit.

Ce message, publié simultanément sur leurs comptes personnels sur les réseaux sociaux, apparaît comme une volonté d'afficher une unité qui a longtemps fait défaut à la diaspora iranienne, divisée en plusieurs factions politiques après la chute du chah, en 1979.

Parmi les opposants iraniens ayant posté le message, se trouve l'actrice Zar Amir Ebrahimi, sacrée à Cannes en 2022, le fils du chah déchu Reza Pahlavi ou encore l'influent dissident Masih Alinejad, qui vit aux Etats-Unis.

Mais aussi le Prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi ou l'ancien footballeur Hamed Ali Karimi.

"Nous sommes unis pour obtenir la liberté, nous (...) ne serons pas silencieux", a déclaré l'actrice Golshifteh Farahani sur Instagram.
 

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