Les services publics jouent un rôle crucial dans la lutte contre la pauvreté, ressort-il du rapport bisannuel du Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale, présenté mardi. L'impact des nouvelles législations sur la pauvreté et donc les Droits de l'Homme doit être systématiquement examiné, selon l'organisation.
Les services publics (santé, justice, enseignement, sécurité sociale...) sont de plus en plus liés à des conditions et contrôles. Les droits qui y sont liés sont davantage vus comme un "luxe", dénonce le Service de lutte contre la pauvreté.
Culture, énergie ...: lacunes de l'aide en point de mire
Par exemple, "le durcissement de la législation relative aux allocations d'insertion conduit à l'exclusion d'un grand nombre de demandeurs d'emplois dont une partie ne trouve pas le chemin vers le CPAS".
Les personnes confrontées à la pauvreté vivent de nombreuses inégalités dans l'accès aux droits, constate l'organisation. "Elles sont plus souvent contrôlées, sont moins à l'aise avec le numérique, ont moins accès à l'information..."
La culture est un autre point faible. "Il arrive que des ayants droit soient obligés d'avoir des activités culturelles dans le cadre de leur trajet d'activation au CPAS et, inversement, ils ne sont parfois autorisés à participer à des activités culturelles qu'après avoir rempli leurs obligations liées à l'activation". Pour les personnes en situation de pauvreté, la culture est trop souvent vue comme un privilège, "alors qu'il s'agit bien d'un droit fondamental".
Services universels et accessibles
Des lacunes existent également dans les domaines de l'énergie, de la mobilité, de la justice ou encore de l'accueil de la petite enfance, selon le Service de lutte contre la pauvreté.
Pour Françoise De Boe, coordinatrice, les services publics sont trop souvent considérés en termes de coûts, "alors que ce sont des investissements dans l'avenir des enfants, dans le trajet vers un emploi, dans la participation culturelle..."
Le Service de lutte contre la pauvreté revendique des services "universels et accessibles, complétés par des mesures adaptées pour ceux qui en ont besoin". Françoise De Boe propose un "seuil de revenu progressif" permettant de prendre en considération les différentes situations de pauvreté et d'éviter le "tout ou rien".