Et certaines entreprises belges ne sont pas en reste. "Aujourd’hui, l’on voit des chauffeurs roumains rouler pour des entreprises belges avec des contrats portugais", dénonce Roberto Parillo, le monsieur transport à la CSC. "Tout bénéfice pour la société qui paye le chauffeur à un salaire de quelques centaines d’euros plus des indemnités journalières sur lesquelles elle ne paye quasiment pas de charge".
Manque de contrôle et manque d’ambition
Du côté de la police de la route, tout comme du côté des auditorats du travail, on manque de moyens humains pour effectuer des contrôles. "En province de Hainaut, nous ne sommes que 4 pour lutter contre le dumping social, c’est totalement insuffisant", déplore Charles-Eric Clesse, auditeur du travail en province de Hainaut. Et puis il y a ce que l’Europe impose à ses États membres. "Tenez-vous bien, l’Europe demande à ses États membres de contrôler à peine 3 pourcents des poids lourds qui circulent sur le territoire. Cela signifie que vous avez 97 pourcents de chance de passer entre les mailles du filet" explique l’ancien député européen Mathieu Gross.
Contrôle technique en berne
Il y a les contrôles dumping social, puis il y a le contrôle technique. Et ici aussi la situation est catastrophique. "De très nombreux camions ont des problèmes de frein, ont des marchandises qui sont mal arrimées ou disposent d’un faux contrôle technique, observe Raymond Lausberg. Moi j’appelle ça des bombes roulantes. C’est aussi une facette du dumping social. Payer le coût du transport le moins cher possible, passe alors par un manque d’entretien du camion. Les dangers pour la sécurité de tous les usagers de la route sont énormes."