Les images de sa colère sur le plateau de télévision, reprises par les réseaux sociaux, sont depuis devenues virales. Salué par certains, son comportement a aussi été critiqué par des partisans des talibans.
"J'élève la voix. Je suis debout avec mes sœurs (étudiantes). Ma protestation continuera même si cela me coûte la vie", poursuit-il.
Dans la société profondément conservatrice et patriarcale de l'Afghanistan, il est rare de voir un homme protester en faveur des femmes, mais le professeur assure qu'il poursuivra sa campagne en faveur de leurs droits. Les manifestations de femmes sont quant à elles sporadiques et rassemblent rarement plus de quarantaine de participantes.
"Une société où les livres et les stylos sont arrachés aux mères et aux sœurs ne mène qu'aux crimes, à la pauvreté et à l'humiliation", dénonce celui qui enseigne le journalisme depuis plus de dix ans.
Après les avoir bannies des écoles secondaires, le 20 décembre, les talibans ont interdit aux femmes d'accéder à l'enseignement universitaire car, selon eux, elles ne respectaient pas un code vestimentaire islamique strict consistant en Afghanistan à se couvrir le visage et le corps entièrement.
Les talibans n'ont jusqu'à présent donné aucune raison logique à l'interdiction qui touche environ 20 millions de filles
Ismail Mashal, qui dirige également son propre institut de formation professionnelle pour hommes et femmes rejette l'accusation.
"Ils nous ont dit de mettre en place le port du hijab pour les femmes, nous l'avons fait. Ils nous ont dit de séparer les classes, nous l'avons fait aussi", souligne le trentenaire vêtu d'un costume noir.
"Les talibans n'ont jusqu'à présent donné aucune raison logique à l'interdiction qui touche environ 20 millions de filles". L'interdiction n'a même aucun fondement dans la charia islamique, relève-t-il.
"Le droit à l'éducation pour les femmes a été donné par Dieu, par le Coran, par le prophète (Mohammad) et par notre religion", alors "pourquoi devrions-nous regarder les femmes de haut ?", poursuit le professeur.