La Wallonie va essayer de comprendre ce qui lui est arrivé les 14 et 15 juillet, quand le ciel lui est tombé sur la tête. 209 des 262 communes de la région ont été frappées par les inondations, et certaines beaucoup plus que d’autres.
Un dernier froid relevé : 38 morts et un disparu, 100 km² sous eau, 50.000 maisons touchées, 11.000 voitures détruites, 160.000 tonnes de déchets et un coût estimé au minimum à trois ou quatre milliards d’euros !
Comprendre
Malgré quelques réticences initiales, le Parlement de Wallonie vient d’installer sa commission d’enquête. Des députés vont remonter le fil des évènements, établir les causes voire peut-être quelques responsabilités. En parallèle, la Justice poursuit son propre travail d’enquête pour "homicide involontaire, par défaut de prévoyance ou de précaution".
Les députés wallons vont tenter de faire la part des choses même si les classiques jeux politiques ne seront jamais très loin. Le chef de groupe PS, André Frédéric, prévient : "Comprendre ce qui s’est passé, ce n’est pas vouloir faire tomber des têtes". Au politique de tirer des leçons pour l’avenir, à la Justice de fixer les responsabilités des uns et des autres. L’opposition, notamment PTB, ne l’entendra pas de cette oreille.
Quelles leçons tirer ?
Dès vendredi prochain, commencera le défilé des acteurs du drame et des experts. La Commissaire dpéciale en charge de la Reconstruction ouvrira le bal, suivie d’une première fournée d’experts (climatologie, hydraulique, gouvernance, etc.).
Les députés-commissaires tenteront de renouer les fils, d’établir des causalités, de recréer l’enchaînement des évènements. Le chantier est vaste : cela va du changement climatique à notre gestion de l’environnement depuis la Révolution industrielle du XIXe siècle à la "lasagne institutionnelle", la gestion publique ou le manque chronique d’investissements publics.
C’est aussi une responsabilité particulière en direction des milliers de sinistrés. Les victimes des inondations ont droit à des explications, besoin de comprendre. Les responsabilités des uns et des autres découleront naturellement de ce travail d’investigation, si celui-ci ne tombe pas dans le piège de la facilité ou de la seule fatalité.
Pour le Parlement de Wallonie, ses députés-enquêteurs, cela constitue autant une obligation morale que politique.