Ignace Cloquet est, lui, Flamand mais vit à Wasseiges en province de Liège, à une vingtaine de kilomètres de la frontière linguistique. Il enseigne le néerlandais au Forem et mène en parallèle une activité de céramiste. "J’ai la fibre pour l’organisation humanitaire. J’ai participé à mon premier convoi humanitaire en Pologne… à douze ans. Bien d’autres projets ont suivi et lorsque j’ai vu les images des inondations, un réflexe est monté à ce moment-là".
J’ai géré ça calmement, en contenant l’émotion
Ignace Cloquet rejoint alors plusieurs groupes d’entraide qui se constituent sur les réseaux sociaux : "Je me suis affilié à des groupes sur Facebook en Wallonie. J’ai servi de relais avec des Flamands qui voulaient apporter leur aide. Tout s’est passé très vite et je voulais du concret. Je demandais aux donateurs ou aux sinistrés le nom et le téléphone d’une personne de contact".
Les jours qui ont suivi les inondations, le téléphone a chauffé. Ignace Cloquet recevait plus de cent SMS chaque jour. "Grâce à mon expérience de l’aide humanitaire, j’ai géré ça calmement, en contenant l’émotion. Je préfère privilégier l’efficacité à l’émotion même si c’est bien l’émotion qui a tout mis en route. Mais mon côté rationnel a pris le relais et c’était d’autant plus important que les besoins évoluaient très vite, changeaient d’une heure à l’autre."