Infrabel, le gestionnaire du réseau de chemins de fer, a décidé de rendre toute une série de données publiques, c’est ce qu’on appelle l’Open Data. L’entreprise a invité 50 personnes de la société civile pour analyser ses données. Navetteurs, geeks et autres curieux peuvent se plonger dans ces données, jusqu’ici inaccessibles. L’objectif : voir s’il n’y a pas de nouvelles informations à tirer de tous ces chiffres. Trois grands thèmes : infrastructures, sécurité… mais surtout ponctualité, une première en Europe.
Ce nouveau portail est accessible à l'adresse suivante: https://opendata.infrabel.be. Sur ce site, on retrouve des dizaines de " jeux " de données qui portent notamment sur la géolocalisation d’éléments de l’infrastructure, la consommation d’énergie ou encore les données de passages à chaque arrêt pour tous les trains de voyageurs.
Facteur d’amélioration
Géry Bael est vice-président de Navetteurs.be. Il est ravi de plonger dans les data d’Infrabel. « Ça fait déjà pas mal de temps qu’on demandait d’avoir accès aux données complètes. On devait les chercher nous-mêmes. Maintenant c’est clair, c’est transparent, c’est exactement ce qu’on voulait. » Les 50 invités du jour font face à des graphiques et des tableaux « excel ».
On pourrait imaginer que pour un trajet en particulier on puisse vous dire qu’il y a en moyenne autant de retard sur ce trajet-là
Des chercheurs, des informaticiens et des geeks… ravis de jouer avec des données en situation réelle. « On pourrait imaginer que pour un trajet en particulier on puisse vous dire qu’il y a en moyenne autant de retard sur ce trajet-là », indique le data scientist Guillaume Abautret.
Un challenge pour le responsable du réseau souligne pour Cédric Cecotti, responsable stratégie et télécommunications chez Infrabel. « C’est inédit parce le ferroviaire est un environnement opaque pour les usagers. En s’ouvrant, en se confrontant aux usagers c’est peut-être un facteur de risques mais c’est surtout un facteur d’amélioration pour que les gens comprennent quel est notre métier et que les gens comprennent que ce n’est pas si simple de faire rouler des trains dans un pays comme la Belgique. »
Au-delà des chiffres
Derrière tous ces chiffres… il y a surtout le vécu des passagers. « C’est très bien d’avoir un train qui arrive relativement à l’heure, poursuit Géry Bael de Navetteurs.be. Mais si la correspondance, elle, n’a pas attendu et qu’elle est partie, pour le navetteur, cela fait parfois une heure de retard. On peut comparer des chiffres mais il y a aussi le ressenti qui parfois n’est pas le même. »