Rebond de l’épidémie : comment vont nos soignants ? Pour en parler sur le plateau de CQFD : Thomas Orban, président de la société scientifique de médecine générale, et Arnaud Bruyneel, infirmier en soins intensifs et vice-président de la SIZ Nursing.
Principale difficulté dans les hôpitaux : les doubles flux de patients
"La difficulté actuelle, c’est la gestion des doubles flux de patients : covid et autres", avance Arnaud Bruyneel, "ça fait une charge de travail énorme. Depuis début août, on essaie de rattraper un retard opératoire important, mon service de soins intensifs est à flux tendu depuis. On a eu une petite accalmie en juin, début juillet, ensuite les patients sont revenus. Aujourd’hui, on est inquiet, on a peur, on n’a pas envie de revivre la même chose qu’à la première vague. On se sent fatigués, épuisés. Et puis, on est en colère, car on aimerait des actions qui se traduisent sur le terrain".
Pour l’infirmier, le risque de ne pas avoir de personnel suffisant pour gérer la situation dans les hôpitaux est bien réel : "il y a une augmentation de l’absentéisme, on a encore des congés postposés de la première vague à prendre, j’espère qu’on le pourra, mais avec cet absentéisme, j’ai l’impression qu’on va avoir des lits de soins intensifs fermés par manque de personnel soignant, ce qui arrive déjà en temps normal […] On n’a pas envie d’arrêter toute l’activité opératoire de l’hôpital pour le coronavirus, ce qui est un cercle vicieux".
7 infirmières sur 10 à risque de burnout
En pleine crise sanitaire, la SIZ Nursing avait sondé plus de 4500 infirmiers et infirmières en Belgique francophone, avec ce résultat : près de 7 sur 10 pouvaient alors être considérés à risque de burnout. Un risque qui n’a pas été écarté depuis.