Belgique

Infirmière en soins intensifs : le KCE propose des solutions pour sauver une profession irremplaçable

Une infirmière au travail dans une unité de soins intensifs

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Par Alain Lechien

Le personnel de la santé, en particulier celui qui travaille dans les unités de soins intensifs (USI), a été mis à rude épreuve dans notre pays pendant la pandémie. Un Fonds Blouses blanches a été créé mais, pour faire le point sur cette situation, le Centre fédéral d’Expertise des soins de santé (KCE) a réalisé une étude auprès de 2300 membres de ce personnel.

Il en ressort que de nombreux infirmiers et infirmières sont au bord du burn-out et rêvent de quitter le métier. Être confronté quotidiennement à la souffrance et à la mort, devoir porter en permanence un équipement de protection, craindre de s’infecter ou de transmettre la maladie à sa famille, devoir prester de nombreuses heures supplémentaires : tout cela crée un environnement de travail qui peut donner envie de fuir aux plus motivé(e)s. A cela s’ajoutent la mauvaise humeur, voire les insultes de certains patients ou de leur famille. Le moment où ce personnel était applaudi tous les soirs n’a pas duré longtemps.

L’étude du KCE dégage quelques pistes pour améliorer les conditions de travail du personnel des unités de soins intensifs. Il est démontré que l’impact de la pandémie a été plus limité dans les hôpitaux où il y avait un meilleur environnement de travail.

Le KCE appelle les autorités à mettre en place un plan global pour attirer les infirmières et infirmiers, en particulier vers les USI, et les motiver à y rester. Pour cela il faut une meilleure reconnaissance du métier, une rémunération adéquate, une promotion de la formation, ainsi qu’une dotation en personnel équivalente aux normes internationales. Les infirmières et infirmiers en soins intensifs sont hautement qualifié(e)s et difficilement remplaçables, montre cette étude, et pourtant on les oblige à passer un temps important en tâches administratives, à s’occuper des commandes et du rangement des médicaments, à nettoyer les chambres ou l’équipement. Il vaut mieux engager du personnel de soutien non spécialisé pour faire ce travail, souligne le KCE.

Pendant la pandémie, on a fait appel à des infirmiers et infirmières provenant d’autres unités, à la retraite ou encore étudiant(e)s, mais ces solutions ont montré leurs limites parce que les unités de soins intensifs sont le principal goulot d’étranglement pour avoir une capacité hospitalière capable de faire face à une pandémie telle que celle que l’on a vécu. Le Covid-19 a aggravé la situation déjà critique dans cette profession. Le Fonds Blouses blanches n’est qu’un début, il faut passer à la vitesse supérieure, conclut le KCE.

Lire l'étude du KCE

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