Une des premières études solides chiffrées a été réalisée en Italie, dans les Pouilles, du 29 février au 30 juin 2020, lors de la première vague, donc. Un total de 1 175 cas ont été identifiés parmi 55 131 tests effectués:
- les cas étaient équitablement répartis entre les sexes: 50,7% de femmes
- la proportion d'hospitalisations était de 45,4% chez les hommes contre 37,9% chez les femmes
- le taux de létalité était de 16,4% chez les hommes, contre 10,4% chez les femmes
Une autre étude internationale portant sur plus de 3 millions de cas , issus de 46 pays différents dans le monde, est allée dans le même sens: pas de différence de proportion pour l'infection, mais l'étude conclut que " les patients de sexe masculin ont presque trois fois plus de chances de nécessiter une unité de traitement intensif" et "un risque de décès plus élevé" d'environ 40%.
En Belgique, le nombre total de décès semble plus équitablement réparti, avec 51,7% de décès qui concernent les hommes, mais il y a deux biais à éliminer: les femmes sont plus nombreuses, et surtout, elles vivent plus âgées. Et donc, leur nombre est beaucoup plus important dans la tranche d'âge des plus de 85 ans qui est justement la plus à risque de décès pour le Covid. Si on isole la tranche des 45-64 ans par contre, sur les 2204 décès depuis le début de l'épidémie, 66,3% concernent des hommes, 33,6% seulement des femmes. Un homme de 45 à 64 ans a donc statistiquement deux fois plus de risques de mourir du Covid qu'une femme du même âge.
"Il n'y a pas plus d'hommes infectés, pas plus de sensibilité au virus", nous confirme Pierre Coulie, généticien à l'Institut de recherche biomédicale De Duve, qui a accepté de commenter pour nous les études sur le sujet. "Mais on observe dans toutes les études 2 à 3 fois plus de cas graves chez les hommes, et un taux de mortalité environ 40% plus élevé. La différence est maximale entre 55 et 65 ans où la mortalité est deux fois plus élevée chez les hommes"