Audrey Vanbrabant est journaliste indépendante depuis trois ans et fervente lectrice depuis qu'elle est en âge de déchiffrer les mots. Du plus loin qu'elle s'en souvienne, ce sont principalement des hommes qui ont constitué ses bibliothèques, les autrices étant souvent absentes des programmes scolaires et des remises de prix prestigieux. Il y a quelques mois, elle a constaté qu'elle ne lisait pratiquement plus que des femmes. Tous les mois, elle propose de découvrir une autrice belge et sa dernière œuvre. Bonne lecture !
Ines Lamallem ce qu’elle veut, c’est parler de l’adolescence. La vraie. Celle qu’elle vit à Bruxelles – et plus précisément à Anderlecht – où elle a grandi et habite encore aujourd’hui. Celle des jeunes qui lui ressemblent et partagent son quotidien. Pas celle que la littérature a l’habitude de dépeindre.
"Dans les romans que je lis, on parle constamment d’ados qui ont les moyens et vivent dans de beaux quartiers. Des ados originaires de Belgique, qui ont deux parents et tout ce qui va avec. Mais où sont les autres ? Ceux issus de milieux socio-économiques fragilisés ?" Dans son premier roman Santana, commencé alors qu’elle n’avait que 16 ans et publié aux éditions Ker, Ines Lamallem raconte les violences physiques et psychologiques chez les jeunes de son âge.
Emma a tout d’une adolescente normale et discrète. Bonne élève, elle poursuit sa scolarité sans faire de vagues. Jusqu’au jour où Mick, la séduisante terreur de l’école la bouscule et lui vole son téléphone pour le revendre sur Facebook. Téméraire, Emma décide de récupérer son portable, véritable jardin secret. Bouleversée, la jeune fille tombe sous le charme de l’Apollon aux cheveux bruns malgré sa violence inconditionnelle. Malgré les coups et les insultes, elle s’accroche à Mick, tente de déceler ses mystères et comprendre ses blessures.