Le coronavirus, la crise sanitaire et économique ont frappé durement Bruxelles. Les files qui se sont allongées devant les distributions de colis alimentaires le laissaient deviner, les demandes de chômage temporaire, droit passerelle, les appels à l’aide du secteur de l’Horeca, le dénombrement des personnes sans-abri aussi. Les signaux étaient au rouge, mais dans quelles mesures ? L’Observatoire de la santé et du social de la région bruxelloise affine cette réalité dans son rapport baromètre de 2020.
Bruxelles, la région la plus touchée
La crise sanitaire et économique, les confinements à répétition, ont fait trembler les trois régions. Mais Bruxelles est celle qui a le plus souffert. Dans le baromètre 2020 de l’Observatoire de la santé et du social, on y lit que 30% des Bruxellois déclarent avoir perdu des revenus en mars 2021 (contre 23% en Wallonie et 18% en Flandre).
Un contexte déjà fragile
La crise a frappé fort dans un contexte qui était déjà très fragile en région bruxelloise.
Une personne sur trois vit sous le seuil de risque de pauvreté. Cela signifie qu’une personne isolée vit avec moins de 1250 euros et un couple avec deux enfants avec moins de 2600 euros nets par mois. 40% des enfants bruxellois vivent sous ce seuil.
Le rapport souligne qu’avant la crise, un quart des élèves qui fréquentent l’enseignement secondaire présentent un retard scolaire de minimum deux ans. Le rapport s’inquiète des conséquences des cours en distanciel qui ont duré plusieurs mois pour les années du deuxième et troisième cycle du secondaire ?
Bruxelles est aussi une ville-région de locataires (60%), l’accès au logement y est de plus en plus compliqué. Dans l’Observatoire des Loyers de 2018, on y lisait que "quel que soit leur âge, 50% des locataires dépensent plus de 40% de leurs revenus pour s’acquitter de leur loyer".
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Bref, avant la crise déjà, de nombreux Bruxellois peinaient à joindre les deux bouts, à se loger et à garder la tête hors de l’eau, à l’école. La crise n’a rien arrangé.