Ce 1er avril, ce n’est pas un poisson : les tarifs de l’énergie vont baisser de façon impressionnante.
C’est particulièrement vrai pour les nombreux Belges qui ont souscrit un contrat variable trimestriel, ces contrats qu’Engie notamment a automatiquement proposés à ses clients quand les prix étaient tellement élevés qu’ils ne voulaient plus accorder de contrat fixe. C’est le type "Easy variable" chez Engie ou Eneco variable par exemple.
Selon les formules tarifaires en vigueur, et les prix sur le marché de gros observés en mars, on devrait ainsi passer pour un contrat Easy d’un tarif de 14 cents pour un kilowattheure de gaz en mars à 6 cents pour le prochain trimestre. Moins 60%.
Et pour l’électricité, on devrait carrément passer de 44 cents à 16 cents le kilowattheure, soit près de trois fois moins.
Le conseil d’Olivier Desclée, le porte-parole d’Engie, est d’ailleurs à partir de lundi (le temps que le système ait enregistré les nouveaux tarifs) d’aller encoder vos index en ligne, et de voir si vous pouvez diminuer votre acompte.
Comment expliquer cette si forte baisse ?
Il y a plusieurs raisons :
- Depuis le pic de la fin août, le prix de gros n’a quasiment plus arrêté de baisser.
- Pour un contrat trimestriel, par définition, le tarif ne change que tous les trois mois. (Pour ceux qui avaient un contrat mensuel, par exemple, il y a aussi une baisse, mais qui est plutôt de l’ordre de 20%. Pourquoi ? Parce que les tarifs de ces contrats avaient déjà bien baissé les mois précédents).
- Lors de la dernière indexation, en janvier, la baisse n’avait pas été très forte parce que les prix de gros venaient de remonter en décembre, à cause de l’importante consommation ce mois-là, et des problèmes du parc nucléaire français. Mais cette fois, ça y est, les tarifs des consommateurs suivent les prix de gros, et on revient à des prix qui étaient ceux d’octobre 2021, bien avant la guerre en Ukraine, par exemple.
Est-ce la fin de la crise ? Le retour à la normale ?
C’est le retour à une certaine normale. On est revenu aux prix d’avant la guerre en Ukraine mais on reste à plus du double des prix de 2020. Il faut se souvenir que les prix avaient déjà monté avant la guerre, avec les menaces russes sur Nordstream, et les craintes sur l’approvisionnement en gaz.
On voit néanmoins que les fournisseurs semblent avoir confiance sur l’évolution de ces prix, puisqu’après Luminus, c’est Engie et Mega qui vont proposer maintenant de nouveau des contrats fixes.
Si les prix sont en train de baisser, est-ce qu’il est vraiment intéressant de prendre un contrat fixe ?
Tout dépend de votre tempérament. Dans l’immédiat, il est clair que le prix du fixe sera de toute façon un peu plus élevé que celui du variable. On paie le risque que prend le fournisseur en s’engageant comme ça pour un an.
Et pour la suite, c’est simple : si les prix continuent à baisser, un variable sera beaucoup plus intéressant. Mais s’ils finissent par remonter, un fixe vous met à l’abri des augmentations, on l’a vu l’an dernier. Donc, si on a besoin de sécurité ou de s’assurer de ne pas dépasser un certain budget, ça peut être intéressant.
La tendance depuis plusieurs mois est à la baisse mais en ce moment, ils donnent l’impression de se stabiliser un peu. On est encore à plus du double des prix de 2020, mais il y a peu de chances qu’on revienne à ces tarifs-là pour une simple raison : à l’époque, tout notre gaz arrivait par gazoduc.
Aujourd’hui, pour assurer notre approvisionnement, et c’est ce qui a permis de faire baisser les prix, on a eu recours à de nouveaux fournisseurs, qui nous ont livré du GNL, du gaz liquide.