Les Hautes Fagnes ont brûlé au plus mauvais moment : juste quand les oiseaux étaient en train de nicher. Certaines espèces construisent leurs nids au sol. Ces nids-là ont été entièrement détruits, avec leurs œufs ou les oisillons déjà sortis. Cependant, tout n’est pas perdu. Certaines de ces espèces pourraient pondre une deuxième fois cette année.
Le tétras-lyre n’a pas souffert, mais d’autres espèces oui
Ne vous inquiétez pas pour l’oiseau emblématique des Hautes Fagnes, le tétras-lyre ; il n’y en avait pas dans la zone brûlée. Mais d’autres espèces y nichaient au moment de l’incendie. "J’ai vu de mes yeux les oiseaux très excités à l’approche des flammes" raconte René Dahmen, le chef de cantonnement Nature et Forêts à Elsenborn. "Le feu approchait de leurs nids et on savait très bien que ces nids allaient être détruits.
Les oiseaux qui savent faire une deuxième nichée le feront cette année. Le traquet pâtre [tarier pâtre ndlr], les alouettes aussi, mais la saison est déjà avancée. Même les spécialistes ne pouvaient pas nous garantir qu’il y aurait une deuxième ponte.
Beaucoup d’espèces sont très fidèles à l’endroit où elles nichent. Elles y reviennent chaque année. L’année prochaine, elles retrouveront leur habitat en partie comme il était. Il y aura un peu moins de buissons." Et un peu moins de bouleaux… qu’il fallait de toute façon couper pour garder l’espace ouvert. L’incendie s’est répandu sur 155 hectares, mais le survol en hélicoptère montre 20 à 30 hectares d’enclaves épargnées.
Les plantes repousseront vite rassure René Dahmen. Le feu n’a pas détruit leurs racines. S’il ne fait pas trop sec, dans un mois et demi à deux mois, les zones d’herbage seront de nouveau vertes. Pour les landes, il faudra un à deux ans avant qu’elles retrouvent leur aspect normal.