"Le corps de l'imam avait été découvert dans une salle située au premier étage de l'immeuble de l'asbl Rida", ont rapporté les enquêteurs, vendredi. "L'une des victimes survivantes avait expliqué qu'elle se trouvait avec l'imam au moment où l'accusé est entré dans la mosquée. Après avoir essayé de maîtriser l'agresseur, elle avait fui vers le premier étage avec l'imam", ont-ils poursuivi.
Le bâtiment de la mosquée était équipé de caméras de vidéo-surveillance et la cour a projeté, vendredi, certaines séquences.
Sur celles-ci, la cour a pu voir en effet l'imam, accompagné d'un autre homme, emprunter rapidement des escaliers pour monter au premier étage alors que de la fumée s'échappait de la salle de prière au rez-de-chaussée. "L'homme qui accompagnait l'imam était ensuite redescendu. Selon lui, l'imam était alors paniqué. Il lui avait dit d'appeler les secours mais celui-ci était tétanisé et il l'avait donc fait lui-même avec de redescendre, avait-il dit", ont encore exposé les enquêteurs.
Rachid El Boukhari est accusé d'avoir, le 12 mars 2012, vers 19h00, bouté le feu à la mosquée Rida, située rue Docteur De Meersman à Anderlecht. L'incendie avait provoqué la mort d'un homme, Abdellah Dahdouh, l'imam de cette mosquée chiite.
L'incendie avait été provoqué par un déversement d'essence par l'accusé, substance qu'il avait ensuite enflammée.
Le feu avait également causé des blessures à deux autres personnes, des musulmans qui étaient là pour la prière du soir.
Rachid El Boukhari est également accusé d'avoir blessé une de ces deux personnes, ainsi qu'une seconde, avec un couteau et une hache, alors que ceux-ci tentaient de l'empêcher de mettre le feu.
Enfin, l'accusé doit répondre de menaces proférées envers ces quatre personnes et deux autres, soit toutes les personnes présentes au sein de la mosquée lorsqu'il était entré.
Arrêté sur les lieux par la police, Rachid El Boukhari avait immédiatement avoué les faits et avait expliqué son geste comme une vengeance à l'égard des musulmans chiites, responsables, selon lui, de crimes envers des musulmans sunnites en Syrie.
Jeudi, lors de son interrogatoire par la cour, il a précisé qu'il n'avait voulu tuer personne mais qu'il voulait "éveiller les musulmans chiites" par rapport à la situation politique en Syrie. Des sunnites y subissaient des exactions parce qu'ils s'opposaient au régime de Bachar Al-Assad, soutenu par les chiites, avait-il dit.
L'audition des enquêteurs se poursuivra lundi avec notamment le récit de la reconstitution des faits.
Belga