Les premières constations de l'expert incendie requis par le parquet de Bruxelles vont dans le même sens.
Selon plusieurs sources que nous avons pu contacter, un élément resterait interpellant : aucune trace d'effraction n'a été relevée.
Un autre fait, dimanche, au Mémorial juif
Cet incendie intervient dans un contexte particulier. Outre la fusillade survenue au Musée juif il y a quelques mois, ce dimanche, un autre fait vient contextualiser le climat de tension actuel. "Il y avait une petite cérémonie au Mémorial juif, rapporte Eric Tomas, bourgmestre PS d’Anderlecht. Un individu a jeté des pierres et une bouteille à l’intérieur du Mémorial, en proférant des menaces et des insultes anti-juives. "
Fait isolé ? Vandalisme ? Acte antisémite ? Peut-on relier l’incendie et cet acte de violence survenu dimanche ? Pour l’heure, il est beaucoup trop tôt pour répondre à ces questions. D’ailleurs, Jehuda Guttmann refuse de cibler qui que ce soit à ce stade. "Pour pénétrer dans l’immeuble et avoir démarré quatre foyers, ces personnes comprendraient que ce n’est pas là du tout qu’il fallait bouter le feu, si je peux m’exprimer ainsi. Ils s’en seraient pris à la synagogue elle-même, où l’on trouve beaucoup d’objets de culte."
Deux incidents en quelques jours à Anderlecht... Va-t-on voir les mesures de sécurité autour de lieux de rassemblement de la communauté juive à nouveau renforcées ? Depuis le quadruple assassinat commis au Musée juif de Belgique en mai dernier en tout cas, d’importants dispositifs de sécurité et de surveillance ont été mises en place. Actuellement, les zones de police sont en contact avec l’OCAM (Organisme de Coordination d’Analyse de la Menace) qui a fixé son niveau d’alerte à 3 (sur 4) depuis mai. Reste à voir si celui-ci sera réévalué dans les heures qui viennent.
La ministre de l'Egalité des chances et la LBCA font part de leur indignation
Plusieurs personnalités et institutions se sont indignées mardi de l'incendie d'origine criminelle qui s'est déclaré dans une synagogue d'Anderlecht. "Tout acte de racisme, d'antisémitisme et de xénophobie n'engendre que des sentiments d'exclusion, de haine et est contraire au vivre-ensemble, véritable ciment de notre démocratie", a déclaré Isabelle Simonis (PS), ministre de l'Egalité des chances de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
La ministre espère que les trois personnes intoxiquées se rétabliront rapidement et que les forces de police pourront faire la lumière sur les actes criminels envers la communauté juive, actes en recrudescence qu'elle condamne fermement.
Joël Rubinfeld, le président de la Ligue Belge contre l'Antisémitisme (LBCA), a lui aussi fait part de son inquiétude. "L'emballement des actes antisémites en Belgique observé ces derniers mois souligne l'urgence qu'il y a à intégrer ce combat dans le prochain programme gouvernemental. La lutte contre l'antisémitisme doit plus que jamais devenir une véritable cause nationale. Il en va de l'honneur et probablement aussi de l'avenir de notre pays", a-t-il déclaré.
La fédération bruxelloise du Parti socialiste a pour sa part tenu à témoigner "tout son soutien à la communauté juive de Bruxelles". "Cet incident, qui intervient au lendemain de la réouverture du Musée Juif de Belgique et dans un contexte international préoccupant, nous rappelle que la lutte contre l'antisémitisme, contre le racisme, contre la haine du vivre-ensemble, est plus que jamais à l'ordre du jour", a-t-elle dit.
"Nous tenons à rappeler un principe fondamental, à savoir que les synagogues, comme tous les autres lieux de cultes, sont des lieux de prières et de recueillement, et qu'elles doivent à ce titre jouir du respect absolu. L'atteinte à un lieu de culte est une atteinte à toutes les religions et porte préjudice à notre vivre ensemble", a également réagi le Conseil européen des ouléma marocains, une association musulmane basée à Bruxelles.