Transversales
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Etre une femme détenue en Bolivie, c’est être oubliée de ses proches et de la société mais toujours en charge de la famille. Suivez ce reportage de Transversales, réalisé par Maud Calvès et Alice Campaignolle dans la prison pour femme de Obrajes dans la capitale La Paz.
Dans ce pays où le nombre de prévenues est bien plus élevé que celui des condamnées, promiscuité et insalubrité sont le lot quotidien des détenues : "Dans la prison, il y a quatre toilettes et six douches. Nous sommes 300 aujourd’hui. Normalement, la capacité est de 150 femmes et à certains moments, on est plus de 500" raconte Félicité, incarcérée depuis six ans et toujours en attente d’un procès.
Les enfants peuvent rester avec leur mère jusqu’à leurs six ans. Mais de toute façon, quel que soit l’âge des enfants, ces femmes doivent donc travailler pour assumer leur responsabilité de "tête de la famille". Certaines ont parfois cinq enfants dont elles ont responsabilité. Le travail légal étant rare au sein de la prison, elles ont recours "à la débrouille" : travaux de couture, aide à la cuisine, artisanat, vente d’aliments et de jus…
Et pour la douche, il faut aussi payer. Dans la prison, c’est la guerre du travail.
Je paie pour mes enfants et je ne garde rien pour moi
Un projet 'Entreprendre pour être libre' organisé par l’association Manka donne une lueur d’espoir à ces femmes : un cours de tissage est proposé à une vingtaine d'entre-elles.
"Il faut les former et donner l’opportunité de leur réinsertion dans la société" explique Yanna, responsable du projet et d’ajouter "On doit aider ces femmes car souvent, à leur sortie, leurs proches les ont oubliées et elles ont tout perdu".
► Découvrez l'intégralité du reportage dans le podcast de Transversales ci-dessus.
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