Si Sandra Zidani y est arrivée, prendre sa place en tant que femme dans le monde de l’humour, ce n’est pas si simple. Il suffit de regarder les affiches de festival ou de réaliser une rapide recherche internet pour se rendre compte que les femmes y sont en minorité. "De manière générale, les médias ne laissent pas beaucoup de place aux femmes, y compris en humour. La plupart des chroniques radio sont réalisées par des hommes. Aussi, je remarque que souvent, on invite les femmes pour des raisons spécifiques ou pour respecter des quotas… ça m’agace beaucoup."
Selon notre interlocutrice, les stéréotypes sont nombreux. "Par exemple, on va dire d’une humoriste qui a une voix particulière qu’elle est irritante, tandis qu’un homme, sa voix sera qualifiée d’intéressante… Aussi, je crois que le regard masculin est influencé par des critères de beauté ; pour certains hommes être ‘belle’selon les standards de la société et drôle, c’est incompatible."
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Dans un autre registre, l’artiste dénonce une pureté militante qui censure parfois la parole. "C’est fatigant cette police du verbe. Cela étant, je comprends ; nous vivons un moment important où il faut insister pour changer les mentalités, mais je rêve d’un monde où on ne devra plus se justifier ou être catégorisée selon ses origines, son genre, son orientation sexuelle…"