Parmi les pièces des Musées Royaux des Beaux-Arts, les œuvres de femmes se comptent sur les doigts de la main. De plus en plus de voix s’élèvent néanmoins pour une meilleure visibilisation du travail des femmes artistes. Les lignes sont en train de bouger, mais les stéréotypes demeurent. "C’est très compliqué de gagner la confiance. Il y a une tendance à minimiser notre travail… C’est difficile d’avoir accès à la tribune", confie notre interlocutrice.
Nous continuons notre conversation autour d’un café, à quelques pas du musée. Rachel Labastie revient pour nous sur son parcours. C’est dans le Sud-Ouest de la France qu’elle grandit au sein d’une famille franco-espagnole ; ses parents travaillent alors dans le bâtiment. "Je me sentais bien quand je créais des choses, quand je dessinais. C’était mon espace de liberté."
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Au lycée, elle suit des cours de peinture. "Des étudiants de philosophie sont venus. Mon travail les a touchés et ils m’ont proposé d’exposer mes œuvres." Ces étudiant·es, ainsi que le corps professoral la poussent à continuer dans cette direction. "Moi je ne m’étais jamais imaginé ça, parce que je ne viens pas d’un milieu social où on se dit que c’est possible de vivre de l’art."
Elle se lance dans des études de sculpture aux Beaux-Arts de Lyon. "C’était très macho comme enseignement. Je n’avais quasi que des profs hommes. J’étais mise à part, mais j’ai fait tout mon cursus et j’ai continué. C’est en autodidacte que j’ai appris la céramique en rencontrant, en discutant et en faisant".
Si aujourd’hui, l’artiste est connue et reconnue, les débuts n’ont pas toujours été simples. Il a fallu persévérer. "Pour moi, créer était et est toujours une nécessité. Pour garder l’équilibre, j’ai besoin d’être habitée par mes projets, de penser à mes matières."
Son arrivée en Belgique, elle remonte à il y a 11 ans. "J’adore Bruxelles. C’est une ville-port, il y a des gens de partout." Depuis, dans son atelier installé à Anderlecht, elle frappe, cogne, malaxe, transforme, crée… et le résultat de son langage parle au cœur.
Croyez-nous, cette passeuse d’histoires n’a pas fini de faire résonner les récits !
Pour découvrir son travail, rendez-vous à l’expo Remedies à découvrir jusqu’au 13 février 2022 aux Musées Royaux des Beaux-Arts. À lire, également le double catalogue des expositions Remedies et Les Eloignées qui dénoncent l’aliénation mentale et physique en œuvre dans la société.
Dans la série In… We Trust (Nous croyons en) :
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Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.