C’est dans la province du Luxembourg dans la région de Florenville qu’elle grandit le regard tourné vers le ciel en se rêvant pilote de chasse. "J’ai toujours été attirée par les avions... Dans ma famille, on ne vient pas du tout de ce monde-là, mais les pilotes de F16 effectuaient des exercices de vol au-dessus de chez moi. Je les observais pendant des heures."
À savoir en Belgique, la profession de pilote de chasse est pour l'instant exclusivement composée d’hommes. "Je ne me suis même pas posé la question du genre. La seule chose qui comptait pour moi c'était de réussir les examens d’entrée." À 18 ans, elle passe les tests d’admission de l’armée. "J’ai été recalée directement. Ils ont repéré que l’une de mes vertèbres était cassée. Je l’ignorais." C’est un coup dur. Face à l’impossibilité de poursuivre dans cette voie, elle entreprend des études pour devenir professeure de sport. "Ma maman tient une école de danse dans la région de Florenville, mon père est un grand sportif aussi. Pour tout le monde, c’était logique que je me dirige vers le sport."
Le temps avance, mais ses rêves de cieux continuent de l’animer. Une fois son diplôme en poche, elle s’offre enfin un vol-découverte. "Il fallait que je sache si l’aviation était juste une idée d’enfant ou si c’était une véritable passion... Ce premier vol a changé ma vie !"
Après cette expérience, elle décide de tenter sa chance et de passer le premier brevet, celui qui permet de piloter des avions privés. Pour financer ce projet, elle travaille deux ans comme prof de sport et de danse tout en se formant. Elle est alors la seule femme de l’école d’aviation. À l'issue de ce premier cap, Manon Collette est convaincue : elle quitte son emploi, souscrit un emprunt à la banque et se lance dans la formation de pilote de ligne.