À l’aube de ses 30 ans, elle retourne au Congo, visiter sa famille restée au pays. "Ça a été une révélation. En revenant de ce voyage, j’ai décidé de m’engager dans une activité porteuse de sens." Elle rentre à Bruxelles et trouve un emploi comme assistante de direction, mais en parallèle, elle lance Oryginis un projet de mode upcycling avec une amie styliste, Liliane Malemo. À deux, elles créent à partir de matériaux recyclés. "Quand j’étais petite, dans mon village au Congo, il n’y avait pas de boutique, ma mère cousait et arrangeait nos tenues. Je n’ai jamais reçu d’habits ou de jouets neufs. Même chose dans la cité. En fait, la revalorisation a toujours fait partie de mes valeurs au départ par nécessité et puis par volonté !"
Ce qui m’intéresse ce sont les rencontres, les échanges
Pendant plusieurs années, elle œuvre tant qu’elle le peut pour cette aventure entrepreneuriale tout en enchainant les expériences professionnelles en tant qu’employée. En 2013, aux Ateliers des Tanneurs, les deux amies passent une étape et lancent un premier lieu de création. "Au début, ce n’était pas facile. On frappait à toutes les portes, personne ne voulait de nos pièces. Je me suis rendue dans toutes les boutiques de la rue Antoine Dansaert, je me faisais chaque fois rembarrer. Nous étions pionnières, l’upcycling n’était pas encore la mode, l’économie circulaire ne faisait pas partie du vocabulaire."
Pourtant, elles persévèrent. Aux Ateliers des Tanneurs, elles rencontrent nombre de créatrices et créateurs. "Nous avons réalisé que nous n’étions pas seules, ce sentiment de communauté s’est révélé très porteur." En 2013, Orybany voit le jour. Le nom du projet vient par ailleurs de la combinaison des mots "Oryginis" - les origines - et "Banynga"– la communauté – en lingala.